Au cours des prochaines semaines, le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) va réaliser différents relevés géophysiques sur la petite île mahoraise. L’objectif : modéliser le potentiel géothermique profond du territoire et découvrir si le développement d’une centrale électrique géothermique serait envisageable.
Et si Mayotte produisait de l’électricité verte ? Depuis plus de 15 ans, le bureau de recherches géologiques et minières mène un programme d’exploration du sous-sol mahorais. Au mois de juillet, l’organisme doit réaliser des mesures géophysiques dans l’optique de construire une image 3D de celui-ci. Un réseau de capteurs disposés sur terre et en mer permettront alors de quadriller la zone. Le but de cette étude : détecter les lieux propices à l’implantation d’un forage d’exploration d’une profondeur d’un à deux kilomètres afin d’accéder aux potentiels fluides géothermaux qui circulent sous les pieds des Petits-Terriens.
Une échographie de l’île
“Nous avons disposé deux générateurs électriques au sud et au nord de Petite-Terre et nous installons des électrodes au sol pour mesurer la difficulté du courant à passer et ainsi déterminer la nature des sols. Par des calculs et des mesures, nous arrivons à savoir ce qui compose le sol”, détaille Alexandre Stopin, membre du bureau de recherches géologiques et minières et chargé de relever ces mesures. Dans son communiqué, le BRGM dévoile les coulisses de cette opération. En effet, ils chercheront à “compléter les informations déjà connues par une étude détaillée de la fracturation des roches de Mayotte, dans le but de cartographier et de caractériser le réseau de fractures naturelles dans lequel circule le fluide géothermal”.
Un potentiel énergétique
À Bouillante en Guadeloupe, une centrale géothermique produit de l’énergie renouvelable depuis 2005. De quoi en faire rêver plus d’un. Et notamment, l’agence de la transition écologique qui espère pouvoir accomplir la même idée à Mayotte si les conditions s’y prêtent. “La géothermie permet de produire de l’électricité”, affirme Yann Le Bigot, ingénieur à l’ADEME, qui complète sa pensée : “S’il s’avère que le fluide géothermal présent en sous-sol a une température supérieur à 120 ou 130 degrés, nous pourrions envisager l’implantation d’une centrale géothermique sur Petite-Terre”, dévoile t-il. À l’heure actuelle, le projet n’en est qu’à ses balbutiements… La réalisation de premiers forages expérimentaux seraient déjà une belle avancée.