Portée par l’association Les Naturalistes de Mayotte, en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), la nouvelle revue Gecko est à la fois un outil de vulgarisation scientifique et d’échanges. Elle servira surtout à mettre en évidence la richesse de la biodiversité de l’océan Indien et ses enjeux face au réchauffement climatique.
Ce n’est pas la première fois que les Naturalistes de Mayotte se lance dans la publication. Il y a quelques années, l’association environnementale avait édité pendant sept ans Univers Maoré. L’aventure avait pris fin après seize numéros, faute de financement. Cette fois-ci, le semestriel à l’esthétique soignée et qui a pris le nom de Gecko espère connaître meilleur sort.
Qu’est-ce qu’on y trouve ?
Une soixantaine de pages où se mêlent un dossier en lien avec la quinzième conférence des Nations-Unies sur la biodiversité, des portraits de scientifiques et d’activistes, des interviews ou des reportages. Le magazine, qui sortira deux fois par an, « permet de faire un état des lieux de la biodiversité de la région, ses menaces et se enjeux », précise Michel Charpentier, le président des Naturalistes, lors d’un point-presse, vendredi matin. On y trouve aussi des pistes pour la restauration et la conservation de la biodiversité. « Il y a un objectif de transmission de connaissances par l’intermédiaire des experts, de scientifiques ou de gestionnaires d’espaces naturelles », poursuit le président d’association.
Et Mayotte, on en parle ?
Forcément, le territoire mahorais figure sur une partie des pages, au milieu des pays voisins. Il y a par exemple le travail de l’association Gepomay (Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte) pour protéger le crabier blanc, l’une des espèces endémiques de l’île, ou la tentative de lutte contre la prolifération des rats sur l’îlot Mbouzi.
Où le trouver ?
Les 2.000 exemplaires du premier numéro ont été envoyés aux acteurs de l’environnement de la région concernée par la publication, à savoir, Mayotte, les Comores, les Seychelles, Maurice, Madagascar et La Réunion. Cette première publication servira ainsi à faire connaître l’outil dans la région et provoquer ainsi des premiers abonnements (possible via l’adresse mail abonnement@revue-gecko.com). Dès le deuxième numéro, dont le dossier sera sur l’érosion côtière, devrait se retrouver en kiosques.
Pourquoi l’ouvrir à tout le sud de l’océan Indien ?
C’est une condition imposée par le financeur, l’Agence française de développement, qui est présente dans toute la région. Il s’agit, en effet, de l’un des sept sous-projets de son programme Varuna Biodiversité. « Toute cette zone fait partie de l’un des 36 points chauds de la planète. C’est-à-dire qu’elle est reconnue pour sa biodiversité exceptionnelle, mais également menacée », rappelle Michel Charpentier, qui espère influer sur les politiques publiques pas toujours soucieuses de l’environnement.
Qui écrit les articles ?
Pour le premier numéro, les Naturalistes assurent une partie des textes, tandis que d’autres ont été confiés à des acteurs de l’environnement pour qu’ils puissent parler de leur travail. A terme, ce sont eux qui alimenteront le magazine, tandis que Solène Peillard, salariée de l’association mahoraise, assurera le secrétariat de rédaction pour que le langage des scientifiques soit adapté au plus grand nombre. Un site internet, www.revue-gecko.com, est déjà sorti et se veut le prolongement à la fois réactif et interactif du magazine.
Comment il se finance ?
L’AFD en assure le financement pour au moins six numéros et un hors-série. Mais pour Michel Charpentier, c’est clair, il faudra que d’autres organismes pour prendre le relais, car l’abonnement ou la vente aux numéros ne pourront suffire. Le Département de Mayotte, l’État ou l’Europe pourraient ainsi être mis à contribution pour ce magazine déjà unique à l’échelle régionale.
Une partie du contenu est déjà visible sur le site revue-gecko.com, tout comme le formulaire pour les demandes d’abonnement.