“À la FMAE, on a toujours privilégié la co-construction”

Du 26 avril au 3 mai, l’Union nationale des centres permanents d’initiatives pour l’environnement (UNCPIE) est venue rendre visite à la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE), en vue d’une labellisation attendue. Le président de la Fmae, Ali Madi, revient sur les enjeux de ce changement, qui pourrait élargir le réseau de l’association.

Flash Infos : L’Union nationale des centres permanents d’initiatives pour l’environnement (UNCPIE) est venue observer les actions de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE) du 26 avril au 3 mai dans l’optique de sa labellisation en Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE). Pouvez-vous dans un premier temps expliquer quelle est la fonction d’un CPIE ?

Ali Madi : Le label de Centre permanent d’initiatives pour l’environnement permet d’être un médiateur sur les questions environnementales. Cela revient à trouver un juste milieu entre les différents acteurs, comme les associations et les institutions, car sinon certaines actions ne se font pas et tout le monde reste frustré et ressort en ennemis. À la FMAE, on a toujours privilégié le dialogue et la co-construction, c’est pourquoi on a fait cette demande de label. Cela permet de faciliter l’action commune, car les actions dans le domaine de l’environnement appartiennent à tout le monde. Donc nous, pour les projets relatifs à l’environnement, on va chercher à se poser la question de comment faire pour que cela soit ressenti comme un projet commun. On veut pouvoir faire ça par exemple pour l’usine de dessalement ou la piste longue. On se rend compte qu’à Mayotte on s’inscrit beaucoup dans le conflit, au point de perdre les intérêts communs de vue.

F. I. : Quand-est-ce que la FMAE a effectué cette demande de labellisation ?

A. M. : On a commencé la demande en 2019. Il y avait plusieurs conditions. La première était d’avoir une structure professionnelle, c’est-à-dire avoir du personnel permanent en Contrat à Durée Indéterminée (CDI). Les autres conditions étaient d’avoir une organisation associative et un ancrage local. C’est la première condition qui nous a retardé de quelques années, jusqu’à ce qu’on parvienne à recruter en 2021. On a développé notre méthodologie de travail autour de la notion d’accompagnement des acteurs.

F. I. : Pourquoi était-il nécessaire qu’une délégation de l’UNCPIE vienne rencontrer la FMAEà Mayotte ?

A. M. : Premièrement, on s’est rendu en novembre dans l’hexagone pour rencontrer plusieurs CPIE. La venue de la délégation ici est une mission de vérification sur le terrain de la conduite de nos actions. Cela leur a également permis de vérifier que le personnel de la FMAE a bien compris comment agir dans le cadre de cette labellisation, de vérifier que les associations adhérentes sont bien portées sur la médiation plutôt que le conflit. L’UNCPIE a aussi rencontré les partenaires pour voir s’ils connaissent bien la FMAE et se rendre compte de leur position par rapport à nous. Ils ont ainsi rencontré le Département, l’Office Français de la Biodiversité (OFB), les Eaux de Mayotte (Lema), le Parc naturel marin, etc.

F. I. : Quelles sont les prochaines étapes pour obtenir cette labellisation ?

A. M. : Le 15 mai, la commission des labels de l’UNCPIE rendra son délibéré concernant l’attribution du label CPIE à la FMAE, pour une durée de dix ans. Nous sommes plutôt confiants. Les 17 et 18 juin, nous serons à Paris pour le congrès des CPIE, où la FMAE devrait être présentée. Si tout se déroule bien, la convention devrait être signée à Mayotte en novembre prochain.

F. I. : Qu’est-ce que l’obtention de ce label peut changer pour la Fmae ? Est-ce cela peut vous aider à obtenir des aides ou subventions supplémentaires ?

A. M. : De façon indirecte, oui. C’est comme toutes choses : avoir un nom, une reconnaissance nationale, ce n’est pas à négliger. De plus, cela nous intégrerait à un réseau, sur lequel on pourrait s’appuyer pour les compétences qu’il nous manque à Mayotte. On pourrait s’entraider sur des projets. C’est ça qui est intéressant, en fait. C’est un réseau d’un millier de personnels, des cadres, des docteurs… Par exemple, un CPIE à Oléron travaille sur la pêche à pied. Si le Parc marin veut développer cela, il pourra nous contacter et nous, on contactera ce CPIE. On pourra aussi être sollicités par d’autres CPIE.

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