Un dugong aperçu à Mayotte dans la Passe en S

Vendredi 7 mai, les plongeurs du Nyamba Club ont rencontré un dugong dans les eaux cristallines de la Passe en S. Ce mammifère marin, en voie de disparition, se fait de plus en plus rare dans les eaux du lagon.

Nous l’avons vu la semaine dernière dans la matinée. Il est assez courant pour nous qui fréquentons la Passe en S d’en croiser. Si l’on regroupe les observations des différents clubs de plongée de l’île, nous observons un dugong à peu près une fois par mois”, affirme Daniel, moniteur de plongée au Nyamba Club, avant de continuer : “C’est un animal très curieux. Lorsqu’il nous voit avec le bateau ou en plongée, il s’approche. En revanche, il est aussi très furtif. Il ne fait pas de remous en se déplaçant et n’a pas d’aileron que l’on peut repérer comme un dauphin ou un requin. Cela fait 16 ans que je vis ici, j’ai appris à reconnaître le bruit caractéristique qu’il fait. Dès que je l’entend et que je tourne la tête, il y en a toujours un près du bateau.

 

Un mammifère marin menacé

 

Autrefois, les dugongs vivaient nombreux à Mayotte. Cette espèce, appartenant comme son cousin le lamentin à la famille des siréniens, peuple les eaux de l’océan Indien. Il est presque exclusivement herbivore et apprécie les herbiers marins de l’île aux parfums. En moyenne, le dugong ingère entre 30 à 40 kilogrammes de nourriture par jour pour un animal pouvant mesurer 2.50 mètres de long. Aujourd’hui, à cause de la surpêche et de la destruction de leur habitat, les dugongs sont moins d’une dizaine à Mayotte.

Il n’y a pas assez de spécimens sur l’île pour réaliser une étude”, explique Daniel. “On estime qu’il y a entre 6 et 12 individus à Mayotte. On les croise au niveau des herbiers marins où ils viennent se nourrir, notamment au tombant des aviateurs. On a pu observer des femelles avec des petits donc on sait qu’il y a des naissances, mais hélas cette population tend à s’éteindre« , s’attriste le plongeur. De fait, le dugong a rejoint la liste des espèces protégées. Malheureusement, l’animal, longtemps pêché pour sa chair, arrive encore à tomber dans les filets de pêcheurs peu scrupuleux.

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