Depuis 2022, des chercheurs de l’IRD (l’Institut de recherche pour le développement) de Marseille travaillent sur la présence des microplastiques dans le lagon de Mayotte, à travers le projet Plasma. Une des phases de cette étude consiste à faire participer des élèves aux prélèvements d’échantillons, comme ce mercredi, avec des collégiens de Passamaïnty.
Les chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de Marseille sont de retour dans les salles du collège de Passamaïnty, ce mercredi, pour poursuivre le projet Pollution aux microplastiques du lagon de Mayotte (Plasma). Ayant pour but d’étudier cette pollution dans le lagon mahorais, cette étude prévoit entre autres de remonter à la source qui amène ces microplastiques dans la mer : les rivières. C’est là que des sixièmes et des quatrièmes de Passamaïnty entrent en scène.
Tandis qu’un groupe part, ce mercredi matin, interroger des habitants sur leur mode de vie et leur rapport aux déchets, un autre prend la route vers la rivière voisine pour y faire des prélèvements. “Il faut qu’il y en ait un qui tienne le filtre, un qui mette l’eau, un qui note et un qui vérifie”, indique aux enfants Cristele Chevalier, physicienne à l’IRD de Marseille, qui coordonne ce jour-là le prélèvement d’échantillons. Au bord de la rivière, les adolescents, munis de tubes dans lesquels se trouvent des filtres de 0,5 mm et de 0,3 mm, font passer une centaine de litres d’eau au travers, pour capturer les microplastiques. “Il ne faut pas prendre l’eau trop au fond ni trop en surface”, leur lance la chercheuse.
Faire participer les enfants à la recherche
Une fois la pêche terminée, les élèves retournent dans leur établissement afin de compter les microplastiques qu’ils ont récolté, à l’aide de microscopes. Puis ils restitueront les résultats à l’oral avec les chercheurs, qui eux s’occuperont de l’écrit. “En novembre, on avait trouvé 10% de plastique pour 100 litres d’eau”, relate Guillaume Marchessaux, chercheur en écologie à l’IRD de Marseille. Le travail d’enquête sociologique réalisé par l’autre partie des élèves est également primordial, selon la physicienne : “Ce sont les habitudes des personnes sur l’île qui créent les microplastiques. C’est pour cela que le projet Plasma regroupe des disciplines scientifiques et de sciences humaines.”
Plusieurs missions de prélèvements avec les scolaires ont lieu par an depuis 2022, et ce en partenariat avec différents établissements, comme le collège de Koungou ou le lycée des Lumières, à Mamoudzou. “C’est une façon de faire participer les enfants aux travaux de recherche”, indique le chercheur en écologie, dont l’équipe effectue également des prélèvements dans le lagon dans le cadre de ce projet financé par le Parc naturel marin de Mayotte.
Chine Buge, une des professeures référentes du déploiement du projet au collège de Passamaïnty, insiste sur l’importance de faire participer les jeunes à ce type d’expérience. “On voulait donner conscience aux enfants de l’importance du traitement des déchets en montrant l’impact des microplastiques sur l’environnement et le corps humain”, insiste la professeure de géographie.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.