La convention signée entre la ville de Mamoudzou et Citeo ce mardi 18 octobre a pour ambition de lutter contre les pollutions issues des déchets abandonnés. D’un montant de 500.000 euros, l’enveloppe doit permettre le recrutement d’une trentaine d’agents et la mécanisation des outils, mais aussi mettre l’accent sur la sensibilisation de la population.
« En paraphant ce genre de mariage, nous pourrons d’ici 2030 concevoir des résultats significatifs. » Dhinouraine M’Colo Mainty ne cache pas son plaisir de signer avec Citeo ce mardi 18 octobre une convention pour lutter contre les déchets abandonnés d’emballages ménagers. Synonymes de pollution des sols et de multiplication des gîtes larvaires contribuant à la circulation d’épidémies telles que la dengue. « L’environnement, c’est aussi la santé ! », insiste le premier adjoint au maire de la ville chef-lieu en charge de la propreté urbaine, cause communale pour les dix années à venir.
Si la municipalité doit formaliser le déploiement de son plan propreté 2020-2030, ce partenariat implique d’autres axes d’engagement tels que l’identification d’un référent qui puisse coordonner la quarantaine d’actions mises en place avec les différents acteurs locaux ainsi que la cartographie des « hot spots » ou points chauds où s’accumulent les immondices ciblées.
Renforcer les moyens matériels et humains
L’accompagnement financier se chiffre à 500.000 euros, dont 20% a déjà été versée. Cette enveloppe doit permettre de recruter une trentaine de nouvelles personnes en lieu et place des agents PEC (parcours emploi compétences), « amenés à disparaître petit à petit », mais aussi d’améliorer la mécanisation du système « pour apporter plus d’efficacité à moindre coût », précise Philippe Ramon, le directeur général des services de la commune. « Nous sommes conscients de nous attaquer à un Himalaya ! »
L’autre enjeu repose tout naturellement sur la sensibilisation de la population. « Culturellement ou historiquement, les habitants ont pris l’habitude de jeter leurs déchets au bord des routes alors que la benne de la déchèterie mobile de la Cadema (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou) se trouve à seulement cinquante mètres. » Face à ce constat, Dhinouraine M’Colo Mainty rappelle l’importance de prendre le taureau par les cornes et de travailler en lien avec le rectorat dans le but de « faire évoluer les mentalités dès la maternelle ».
« Mettre quelques coups de règle sur les doigts »
Un changement de vision indispensable qui passe également par la répression ! Il apparaît inévitable aux yeux de Philippe Ramon de « mettre quelques coups de règle sur les doigts », comme des contraventions. « Nous devons décider une bonne fois pour toute de passer aux choses sérieuses et faire en sorte que chacun y mette du sien », poursuit le premier adjoint. Et le temps presse dans la mesure où l’île aux parfums ne trie que 5% des déchets produits à Mayotte, contre 95% en métropole !
Plus largement, Mamoudzou fait figure de précurseur dans le domaine de la propreté urbaine. « Vous êtes la deuxième commune de France après Saint-Denis à La Réunion à vous saisir d’un tel dispositif », félicite Philippe Moccand, le directeur schéma industriel et outre-mer chez Citeo. Avant d’inviter les autres collectivités à emboîter le pas et à définir un plan coordonné sur l’ensemble du territoire. « À terme, l’objectif est de signer des conventions pluriannuelles. » Encore faut-il que le niveau de service des prestataires soit efficace pour encourager le recyclage des concitoyens… Car comme le démontrent les chiffres, la marge de progression se révèle significative.