Déchèterie de Malamani : Avec la pose de la première pierre, le projet se concrétise

Début mai, les travaux de la première déchèterie fixe de l’île ont débuté. Afin de marquer le lancement du chantier tant attendu sur l’île, la pose symbolique de la première pierre a eu lieu ce vendredi matin, à Malamani, dans la commune de Chirongui. « Enfin nous y sommes ! », s’est réjoui fièrement Houssamoudine Abdallah, président du Sidevam 976.  

« Nous sommes le seul département d’outre-mer qui ne dispose pas de déchèterie. L’impact est très lourd que ce soit d’un point de vue environnemental ou sanitaire », se désole Houssamoudine Abdallah. Le constat est dit, l’île de Mayotte connait un retard en matière d’infrastructures de gestion des déchets. Afin de pallier ce manque, un projet de création de déchèterie avait été initié il y a dix ans par le syndicat. Une décennie après le lancement du projet, « on va commencer à voir le fruit de notre travail », admet le président. En effet, dans le cadre de sa politique de gestion des déchets, le Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) s’est engagé dans un vaste projet de construction de huit déchèteries sur l’ensemble du territoire. Ce vendredi matin, la concrétisation de ce projet a été marquée au travers de la pose de la première pierre du chantier de la déchèterie fixe de Malamani.

La première d’une série de huit

Le chantier a débuté début mai et l’objectif de livraison de l’équipement est fixé à mi-décembre 2023. Avec la préparation des équipes, la déchèterie devrait ouvrir au cours du premier trimestre de 2024. Pour le président du syndicat, « l’intérêt de cette déchèterie, c’est de faire de la sensibilisation ». En effet, en montrant les bons gestes, la population constatera qu’il n’est pas possible de mélanger tous les déchets. Il représente aussi un intérêt financier, « parce que vous savez, plus on enfuit, plus on paie la taxe générale sur les activités polluantes ». Cette année, selon le président du Sidevam, près d’un million d’euros ont été reversés pour cette taxe.

A Malamani, la future déchèterie se trouve aux côtés du quai de transfert, sur un terrain accordé par le Département de Mayotte. « En mettant la déchèterie à proximité du quai de transfert, cela crée une entité déchets dans le sud de l’île », concède Martin Sannejan, chargé de projet au sein de la direction traitement du Sidevam 976. Les cadres réglementaires et les autorisations environnementales, sont les raisons qui ont fait retarder le lancement du chantier. Cette déchetterie se structure autour d’un principe moderne, dit « à plat », avec une dépose des déchets en benne ou casiers de plain-pied. Elle sera constituée de trois casiers de collecte de plain-pied de 30m², d’un casier de 60m² et d’un de 80 m², mais aussi d’une zone de stationnement pour deux bennes au sol, d’une zone de point d’apport volontaire et d’un ensemble de locaux de 86 m². Cependant, dans un premier temps, tous les déchets ne seront pas acceptés. Il sera possible d’y déposer les cartons, déchets verts, déblais et gravats, ferrailles, encombrants, déchets d’équipements électriques et électroniques ou textiles.

Près de trois millions d’euros d’investissement

D’un montant global de 2,7 millions d’euros, le projet a été financé par l’Europe à hauteur de 1,6 million d’euros, 400.000 euros par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et 700.000 euros en fonds propre par le Sidevam 976. Une fois la déchèterie inaugurée et officiellement lancée, la gestion se fera, dans un premier temps, en régie par le syndicat. « On parle beaucoup d’argent, mais sans foncier, on ne peut rien faire », reconnait Houssamoudine Abdallah. Au total, huit équipements devraient donc voir le jour. « La répartition des huit déchèteries qui a été imaginée initialement, c’est pouvoir avoir un site à moins de quinze minutes, peu importe où on se trouve sur l’île », complète Bastien Nicollet, chef de projet à ETG, membre du groupement de maitrise d’œuvre avec Oyat Architectes et Elcimaï.

Pour l’instant, uniquement trois sites, en plus de celui de Malamani, sont envisagés, à Bandrélé, à Hamaha et aux Badamiers. Longoni pourrait être le cinquième site potentiel. « On essaie d’avoir la même réflexion sur tous les sites », ajoute le chargé de projet du Sidevam. Mais, ce qui complique la construction de telles infrastructures, est de maitriser le foncier. « Trouver un de minimum 6.000 m², d’un seul tenant ce n’est pas facile », confie-t-il. De plus, ces chantiers sont classés ICPE (Installations classées protection de l’environnement), ce qui induit l’application « de restrictions par rapport à la nature, aux risques environnementaux et risques naturels », note Martin Sannejan. Les huit projets étant relativement similaires, une fois les terrains trouvés, il ne s’agira que d’adapter les infrastructures et de lancer ces chantiers d’envergure et d’importance pour l’île de Mayotte.

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