Afin d’exprimer leur mécontentement face à l’absence d’eau potable sur l’île, une manifestation était organisée, ce mercredi matin, à l’initiative du Collectif des citoyens de Mayotte 2018 et de la CGT-Ma, auquel s’est ajouté le mouvement « Mayotte à soif ». Au départ installés place de la République, les manifestants ont pris la direction du syndicat Les Eaux de Mayotte, puis de la SMAE, à Kawéni.
Dès 8h ce mercredi matin, les premiers manifestants faisait leur arrivée sur la place de la République. A l’appel du Collectif des citoyens de Mayotte 2018, de la CGT, ainsi que du mouvement « Mayotte à soif », ce sont environ 500 habitants de l’île qui se sont réunies pour manifester leur mécontentement face à l’absence d’eau potable à Mayotte.
Comme lors de la première mobilisation qui avait eu lieu le samedi 9 septembre dernier, mais qui n’avait pas rencontrer le succès escompté, tous les participants de ce jour n’avaient qu’un objectif, celui d’interpeller les pouvoirs publics face à la crise de l’eau et demander des solutions rapides, concrètes et pérennes.
« Où va l’argent ? »
L’un des objectifs principaux de cette manifestation était « d’interpeller les pouvoirs publics afin de leur signaler que tous les responsables de cette crise seront traduits en justice, quoi qu’il arrive », affirme Racha Mousdikoudine, coordinatrice du mouvement « Mayotte à soif ». Cette manifestation était également l’occasion pour le groupement de recueillir les documents et dossiers juridiques des manifestants, afin de réaliser une mise en demeure collective travaillée avec deux avocats.
Après s’être réunis au cœur du chef-lieu, les manifestants ont formé un cortège et se sont rendus en direction du syndicat Les Eaux de Mayotte, à Kawéni. Tout au long du parcours entre la barge et Kawéni, les automobilistes ont pu montrer leur soutien en klaxonnant les participants. Une fois sur site, il était possible d’entendre « Où va l’argent ? », proclamé à plusieurs reprises par la foule réunie dans l’enceinte du siège du syndicat. Quelques manifestants, une fois à l’intérieur du bâtiment, se sont fait entendre à l’aide de bouteilles vides et en proclamant « on veut de l’eau ! ».
Un échange tendu
Peu de temps après l’arrivée du cortège, le président du syndicat, Fahardine Ahamada, ainsi que le directeur général des services, Ibrahim Aboubacar, ont fait leur apparition en traversant la foule. Après quelques échanges, le président s’est décidé à prendre la parole devant les manifestants (en shimaoré). A la suite de cette allocution, Haoussi Boina Hedja, secrétaire départemental CGT-Ma a pris la parole pour compléter. « Aujourd’hui, nous n’avons pas d’eau potable à boire. Donc aujourd’hui, la première question que nous lui posons c’est quelle réponse a-t-il à nous donner pour que nous, aujourd’hui ou demain, dans nos foyers, on ait de l’eau potable au quotidien et tout de suite ! ». Faute d’entente et de microphone, les échanges n’ont pas continué. Le président était enclin à recevoir et discuter avec une délégation de représentants, mais une partie des manifestants en a décidé autrement en demandant qu’il s’adresse à tout le monde. L’échange s’est alors clôturé et les manifestants sont partis en direction de la Société mahoraise des eaux (SMAE). Après un bref arrêt devant leurs locaux, la manifestation est repartie en direction de la place de la République.
Cet appel à manifester coïncide avec l’arrivée du ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, en visite à Mayotte pour effectuer un point d’étape sur les chantiers annoncés lors de sa précédente venue début septembre. Une arrivée animée pour le ministre, avec l’accueil en Grande-Terre par quelques manifestants et leurs pancartes, mais qui n’a pas débouché sur un échange.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.