La pluviométrie et l’augmentation de la capacité de production d’eau potable permettent un retour aux 24 heures (de 16h à 16h) de l’eau. Le nouveau rythme, dont la base reste deux jours sans et un jour avec, sera en vigueur à partir de ce vendredi 22 décembre, annonce la préfecture de Mayotte. Le réseau connaît toutefois quelques difficultés matérielles à Kangani et sanitaires due au plomb à Dembéni et Bandrélé (voir encadrés).
Est-ce la fin de la crise de l’eau à Mayotte ? Pas vraiment, le département de Mayotte va vivre encore un bout de temps avec les coupures d’eau du fait de la conséquence de la sécheresse de l’an dernier et du manque d’infrastructures pour produire de l’eau potable. Cependant, le comité de suivi de la ressource en eau a décidé de desserrer un peu la vis, ce mercredi. « L’amélioration météorologique et les économies historiques générées par les efforts des Mahoraises et des Mahorais depuis plusieurs mois ont permis de stabiliser les ressources en eau du département qui avaient atteint un niveau critique. Compte-tenu de cette amélioration, le comité de suivi de la ressource en eau a décidé d’alléger les tours d’eau », est-il annoncé dans un communiqué, ce mercredi soir.
Dès ce vendredi 22 décembre, on retrouve le calendrier du mois de septembre avec de l’eau un jour sur trois pendant 24 heures, l’alimentation et la coupure intervenant donc au même horaire, à 16h.
Une vraie saison des pluies
Depuis la semaine dernière, le débat était lancé sur un allégement des mesures, avait reconnu Thierry Suquet. La pluviométrie de ces dernières semaines rend optimiste le comité : « les précipitations de ces quinze derniers jours correspondent à l’équivalent d’un mois de pluie complet en période de décembre, permettant ainsi de prolonger de plusieurs jours l’exploitation des retenues collinaires ». Ces dernières se remplissent à bonne vitesse (Combani était à 9,94 % et Dzoumogné à 22 % de leur capacité, ce lundi).
Ces bonnes nouvelles n’empêchent pas la préfecture de rappeler que l’heure est à l’économie. « Il est essentiel que chacun poursuive ses efforts et veille à ses consommations en respectant les restrictions malgré l’élargissement de la période de distribution d’eau », est-il conseillé, tout comme éviter le surstockage. « Le préfet et l’ensemble du comité de suivi de la ressource en eau appellent à la poursuite des efforts collectifs afin d’éviter une remise en place à nouveau de tours d’eau plus restrictifs. L’eau doit être préservée car chaque goutte compte », est-il ajouté.
Les vacances (avec la fermeture des établissements scolaires, d’une partie des activités économiques) pourront déjà déboucher sur des économies. Lors de la première semaine de celles d’octobre, la consommation s’est réduite de 1.600m3 par jour par rapport à la semaine précédente.
Une vanne défectueuse perturbe la distribution à Kangani
Il n’y a pas que le moral des Mahorais qui est érodé par cette crise de l’eau. Ce mercredi soir, la Société mahoraise des eaux (SMAE) informe les habitants de Kangani « sur les points hauts », dans la commune de Koungou, connaissent une perturbation de la distribution en raison d’une vanne défectueuse. « Cette vanne très importante en phase de remise en eau ne s’ouvre pas totalement du fait de l’usure par les manœuvres à répétition d’ouverture et de fermeture dans le cadre de ce dispositif des tours d’eau », confirme la SMAE. L’équipement doit être réparé, ce jeudi, tandis que la plage d’ouverture de l’eau va être modifié « en compensation de cette perturbation ».
Le plomb mine le réseau à Dembéni et Bandrélé
La préfecture rappelle qu’une non-conformité de l’eau est toujours en vigueur dans les villages de Tsararano, Ongojou, Dembéni, Iloni, Hajangoua, Hamouro, Nyambadao et Bandrélé village. « L’eau n’y est provisoirement pas potable à cause d’une pollution au plomb et ne peut donc pas être utilisée pour un usage alimentaire ou pour se brosser les dents ». L’origine de ce plomb détecté pour la première fois à Ongojou n’est pas toujours connue. En attendant, des cuves ont été installées depuis plusieurs semaines (une non-conformité avait touché cette même partie du réseau). C’est le cas à Hamouro et Tsararano. « D’autres seront installées dans les prochains jours pour renforcer le dispositif déjà en place pour garantir l’accès à l’eau potable », indique la préfecture.