Crise de l’eau : Des aides d’urgence obtenues pour les agriculteurs locaux 

Ben Issa Ousséni, le président du conseil départemental de Mayotte, se transforme en Père Noël avec deux mois d’avance. De son dernier déplacement à Paris la semaine dernière, il a réussi à faire la part belle aux agriculteurs mahorais. Il a obtenu du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, de nombreuses aides financières et matérielles au profit de nos travailleurs de la terre.

Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, revient de métropole avec de très bonnes nouvelles pour les agriculteurs mahorais. Dans le prolongement de l’accueil réservé par le chef de l’État, Emmanuel Macron, aux élus ultramarins à l’Elysée vendredi dernier, le chef de l’exécutif mahorais a eu un agenda parisien des plus remplis. Est notamment à retenir sa rencontre avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, jeudi 19 octobre. Il était accompagné à ce rendez-vous par AngeMichel Dusom, le président outre-mer des Jeunes agriculteurs, Maymounati Moussa Ahamadi, conseillère départementale de Dzaoudzi-Labattoir, et Zoubaïr Alonzo, le nouveau directeur de cabinet du président du conseil départemental. Le sénateur Thani Mohamed Soilihi les a rejoints par la suite. Au menu de lentretien avec le ministre, la question de l’eau à Mayotte a été évidemment abordée, cette fois, dans son volet agricole. Un secteur sinistré en raison des conséquences de la sécheresse exceptionnelle qui touche notre île sur l’activité des exploitants agricoles locaux.

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Le dossier de l’hydraulique agricole déjà évoqué par AngeMichel Dusom, très récemment avec le ministre Marc Fesneau, a bien avancé. L’implication de l’exécutif du Département était attendue pour sa finalisation. Pour être précis, ce sont trente millions d’euros que l’État a décidé d’affecter à ce grand chantier tant attendu par les professionnels du secteur. Ce montant va couvrir la mise en place d’un réseau couvrant toute l’île, à l’image de celui géré actuellement par le Sogea, s’agissant de l’eau potable à destination des familles. Il combinera notamment, la réalisation de forages et de mini-retenues collinaires, de bassines et de points de captage sur les neuf rivières du département où l’eau coule en grande quantité. Par la voix de Ben Issa Ousséni, le Département de Mayotte s’est engagé à fournir tout le foncier nécessaire pour ces réalisations, ce qui va faciliter la tâche aux différentes parties en présence. Dans ce dispositif ainsi acté, la collectivité se voit confier la maîtrise d’ouvrage de l’hydraulique agricole sur notre territoire. Un agrément lui sera décerné pour devenir l’organisme unique de la gestion globale de l’eau sur l’île, canal par lequel il assumera la personne morale de la gestion de l’eau agricole, organisme qui existe dans tous les départements français. Il est à préciser que cette charge peut être assumé sous format associatif ou par le biais des chambres d’agriculture. 

Une exonération des charges patronales

Les agriculteurs de l’île vont bénéficier de réservoirs de stockage d’eaux de pluies, d’une capacité moyenne de 200 m3, d’une valeur individuelle estimée à 40.000 euros (transport et installation comprise). Il s’agit d’équiper au plus vite les 80 professionnels du secteur les plus structurés via une enveloppe budgétaire de 1,4 millions d’euros. Les deux parties ont parlé de chiffres précis s’agissant de mesures d’urgence à mettre en œuvre le plus tôt possible. Il s’agit de pallier les difficultés nées des lourdeurs du Fonds de secours outre-mer, dispositif déjà existant sur le territoire (en cas de cyclones et autres catastrophes naturelles), mais trop lent à déclencher. Pour parer au plus pressé, le ministre a accepté de débloquer une enveloppe de 1,4 million d’euros en faveur des 1.400 agriculteurs mahorais officiellement reconnus. Chacun d’entre eux devrait donc percevoir une aide d’un montant de 1.000 euros. La délégation mahoraise a demandé au ministre une exonération de charges patronales au titre des deux derniers trimestres de 2023 et du premier trimestre de 2024. Des charges qui s’élèvent globalement à 866.000 euros de cotisation, qui sont déjà versés par certains et pas encore par d’autres. Marc Fesneau s’est montré très ouvert aux difficultés que traverse l’agriculture mahoraise en ce moment et à cette première sollicitation du genre.

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Autre sujet évoqué entre Ben Issa Ousséni et le ministre de l’Agriculture, la retraite des agriculteurs mahorais. Il est demandé à l’État de contribuer au règlement des cotisations sociales tardives qui empêchent nombre d’agriculteurs de l’île de prendre leur retraite. Enfin, il a également été question de coopération régionale en matière de sécurité alimentaire. Mayotte est encouragée à se fournir un certain nombre de produits auprès des pays de la sous-région. La législation européenne et la réglementation française étant draconiennes dans ce domaine, il est envisagé d’assouplir ces règles afin de consolider les échanges entre le département et les pays voisins.

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