En déplacement à Maputo (Mozambique), fin septembre, le directeur du parc naturel marin de Mayotte, Christophe Fontfreyde, a signé en marge de l’événement Mar Nosso 2022 un mémorandum d’entente avec ses homologues mozambicains et réunionnais dans le but de développer un programme de coopération régionale en matière de gestion environnementale.
Après la réserve des Glorieuses (Terres australes et antarctiques françaises) et Mohéli (Comores), le parc naturel marin de Mayotte vient d’entériner un mémorandum d’entente avec Maputo, en marge de l’événement Mar Nosso 2022, une conférence organisée du 24 au 30 septembre derniers. Le but de cette signature ? Renforcer les partenariats à l’échelle de la bio-région dans le but de préserver les écosystèmes marins, de promouvoir l’économie bleue et de protéger les activités maritimes dans le canal du Mozambique.
Cet accord de principe vise à développer un programme de coopération régionale en matière de gestion environnementale. En ce sens, ce rapprochement permet d’envisager la mise en place d’un suivi global et d’une base données communes qui regroupe les pays de la zone. « Nous pourrions imaginer des projets scientifiques sur la génétique, notamment celle des tortues et des dugongs », évoque Christophe Fontfreyde, le directeur de l’aire marine protégée mahoraise dotée d’une superficie de 70.000 kilomètres carrés. Et ainsi permettre d’apprendre à mieux connaître les migrations de celui que l’on surnomme « la vache des mers ». « À ce stade, nous en savons très peu sur ce sujet… » Seule certitude : il en reste au moins trois dans le lagon du 101ème département !
Venue prochaine de l’homologue mozambicain
Même son de cloche concernant la situation des herbiers situés entre le récif et la mangrove, l’état du corail, le degré de pollution, encore la gestion des déchets. Sur ce dernier point, « nous allons nous échanger nos protocoles pour procéder à des analyses des pressions marines ». Prochaine étape avec la venue en début d’année prochaine de Miguel Gonçalves, le directeur du parc national de Maputo, dans l’optique de réfléchir et de mettre en œuvre un plan d’actions dès 2023.
Sans aucun doute, cette nouvelle entente apparaît comme logique et nécessaire. « Si nous regardons les caractéristiques respectives de nos milieux marins, nous sommes plus proches du Mozambique que de La Réunion », souligne Christophe Fontfreyde, ravi d’avoir « trouvé des interlocuteurs ouverts à la discussion ». « Je suis revenu avec le sentiment qu’il existait des pistes réelles. » Seul bémol : l’absence de liaisons aériennes directes entre les deux territoires ! En effet, il faut emprunter pas moins de trois vols. « C’est assez chronophage. »
Si ce protocole n’en est qu’à ses balbutiements, l’heure tourne. « Pour l’instant, nous essayons de monter des opérations pratico-pratiques et d’être assez concret. Ce genre de partenariat ne se fait pas en un claquement de doigts. » Toutefois, le directeur du parc naturel marin de Mayotte affiche un certain optimisme. « Cela va prendre des années, certes, mais nous pouvons construire des choses simples rapidement, bâtir une prise de conscience collective de cet intérêt environnemental et la faire grandir à petit pas. » Et le plus tôt sera le mieux…