Comores :Trente localités affectées par les intempéries du mois d’avril

Un rapport transmis aux partenaires du pays, révèle que 68 835 personnes, dont 26 545 uniquement sur l’île d’Anjouan, ont été touchées par les inondations de ces deux dernières semaines. On compte 149 familles déplacées et une personne portée disparue depuis le 29 avril.

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149 familles ont dû être déplacées en raison des dégâts causés par les intempéries aux Comores.

Du 26 avril au 3 mai, les Comores ont connu une météo très agitée, caractérisée par des fortes pluies et des vents plus ou moins violents, dont les traces sont encore visibles dans certaines zones du pays. En plus des tempêtes, la dernière en date s’appelait Hidaya, les îles indépendantes avaient été lourdement touchées par des inondations pas meurtrières comme au Kenya, mais dévastatrices. Le document d’évaluation rapide disponible, présenté en début de semaine aux partenaires extérieurs et au corps diplomatique, accrédité en Union des Comores, révèle un besoin urgent de près de 2,5 millions d’euros soit 1.235 milliards de francs comoriens. Cette somme devrait permettre à l’État comorien de mettre à exécution son plan de réponse multisectoriel. Car selon la documentation élaborée par le ministère de l’Intérieur par le biais de la Direction générale de la sécurité civile (DGSC), toutes les îles sont touchées par les intempéries des semaines précédentes.

Le directeur de la sécurité civile, le Colonel Soilihi Abdallah Rafick a énuméré parmi les dégâts liés aux pluies torrentielles des inondations, des débordements de lits de rivières, des glissements de terrains mais pas seulement. “Des habitations, des citernes, des installations sanitaires, des centres de santé ont été inondés tandis que des cultures vivrières, maraîchères, de rentes, fruitières ainsi que des infrastructures n’ont pas été épargnées« , révèle le rapport d’une vingtaine de pages auquel, Flash Info a eu accès.

3 décès, 14 blessés, 149 familles déplacées

L’objectif de ce rapport présenté devant la communauté internationale mardi était d’identifier le nombre de personnes affectées mais aussi de connaître les besoins urgents des secteurs impactés par les intempéries du mois d’avril : eau hygiène, santé nutrition, sécurité alimentaire, éducation, infrastructures habitats enfin protection et sécurité. Le document,  rédigé avec l’appui de partenaires comme Médecins sans frontières et les agences des Nations Unies, nous apprend que 66.835 personnes ont été touchées directement et indirectement. La répartition entre les trois îles est la suivante : 26.554 à Anjouan, 23.848 à la Grande Comore et 16.433 à Mohéli, où l’aérogare et le centre hospitalier de Fomboni avaient été inondés dès les premiers jours des pluies.

Pour le bilan humain, le pays déplore hélas 3 décès, 14 blessés, 149 familles déplacées et une personne portée disparue. Depuis le 29 avril, un père de famille, âgé d’une soixantaine d’années n’a toujours pas donné signe de vie. Sa famille de Mitsoudjé, sa ville natale, où 15 maisons sont inondées, pense qu’il s’est rendu au champ, mais les habitants ont fait le tour dans toutes les zones champêtres de la ville sans le retrouver. Au total, les services de secours disent avoir comptabilisé 30 localités affectées sur le plan national. Ces dégâts incluent 1.117 habitations submergées, 27 citernes contaminées, 16 maisons couchées. Dans le secteur agricole, 70% des cultures sont détruites (vivrières, fruitières, maraîchères et rentes), sans compter les 59 cheptels décimés.  Les établissements scolaires ne sont pas non plus épargnés (15 écoles inondées) tout comme les infrastructures routières où, dans certaines régions, trois ponts ont cédé. A cela s’ajoutent l’effondrement des murs de soutènement sur la Route RN23 (Anjouan), les éboulements et l’ouverture de faussées dans d’autres lignes routières dans les autres îles. Au niveau du secteur des télécommunications, seule l’entreprise Telco Sa a perdu un site qui est hors service. Notons que les autorités et les partenaires ont essayé, selon leurs moyens, de distribuer quelques kits d’urgence à l’instar de matelas à des localités très affectées.

Un risque sanitaire élevé

Dans leur rapport, les auteurs dévoilent donc les actions en cours et formulent des recommandations dans presque chaque secteur.  Pour y parvenir, les neuf équipes se sont déplacées sur le terrain pour recueillir les données auprès des chefs des villages, entre autres. Il faut dire que le plan de riposte s’annonce titanesque et coûteux. A titre d’illustration, parmi les actions à entreprendre en urgence, il y a le nettoyage et la désinfection des 1.117 maisons inondées et les 15 établissements scolaires, un travail évalué à 37 millions de francs comoriens (75 000 euros). « Avec l’entassement des ordures, la contamination des cours d’eau, le risque de propagation du choléra et des maladies hydriques telles la typhoïde ou la dengue est très élevé« , ont alerté les enquêteurs. Toujours pour le secteur de l’eau et de l’hygiène, le rapport a rappelé à quel point il est important de ne pas négliger les 27 citernes et les 893 latrines inondées.  D’où le besoin de subvenir aux besoins de la population affectée en eau potable, c’est-à-dire les 149 familles. Rien que pour une période de 15 jours, le budget chiffré s’élève à 419 millions de francs comoriens, soit près d’un million d’euros. Comme toujours, il revient à présent aux partenaires d’aller réfléchir avant de se prononcer sur le secteur où ils vont apporter leurs contributions. Ce qui est sûr, c’est que certains ne vont pas tarder à réagir étant donné la situation sanitaire du pays, où jusqu’à ce jeudi, on déplorait 82 morts du choléra, rien qu’à Anjouan.

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