Chirongui s’attaque à ses épaves !

La ville de Chirongui a lancé une campagne de retrait des voitures abandonnées, en fin de vie ou accidentées, ce jeudi 12 janvier. 161 véhicules hors d’usage (VHU) ont ainsi été identifiés dans le domaine public de la commune ; la plupart d’entre eux contiennent des déchets polluants et deviennent des terrains de jeux dangereux pour les enfants. Cédric Maleysson, le directeur de la sécurité de Chirongui, nous renseigne sur l’action menée par la municipalité.

Flash Infos : D’où vient ce problème de véhicules abandonnés à Chirongui ?

Cédric Maleysson : Malheureusement, comme dans tout le département, on constate de plus en plus de véhicules abandonnés sur des terrains privés ou publics. Le parc automobile de l’île vieillit,  beaucoup de gens achètent un véhicule neuf et abandonnent l’ancien sans le faire réparer. Notons tout de même que le système de recyclage et de dépollution n’est pas encore suffisamment développé sur le territoire. A Chirongui, on veille assidûment sur cette situation, mais les épaves sont souvent déposées la nuit, parfois par des gens des communes voisines, voire du Nord.

F.I. : Quels sont les dangers liés à ces épaves ?

C.M. : Il y a plusieurs dangers. Le premier est sanitaire : les moustiques prolifèrent dans les épaves et posent un risque de dengue, ou de chikungunya. D’autre part, les VHU (N.D.L.R. véhicules hors d’usage) servent de terrains de jeu à nos jeunes enfants. Les adultes doivent prendre conscience du danger que cela représente : il y a toujours des morceaux de ferraille qui dépassent, et une simple coupure peut déclencher de sévères maladies.

FI : Quelle est votre réponse à cet enjeu ?

C.M. : Nous avons lancé une campagne de retrait, ce jeudi 12 janvier. Ce n’est pas la première : en 2020, nous avions enlevé 80 véhicules ; 40 en 2021 et une quinzaine l’année dernière. Là ça a explosé : nous avons recensé 161 VHU, que nous allons retirer en deux fois. La garagiste peut en prendre trois ou quatre par jour. De notre côté, l’opération nécessite la mobilisation de deux agents pour la sécurisation du fouriériste. On s’attaque aussi au problème à la source en communiquant sur la question du stationnement abusif.

F.I. : Que risque-t-on lorsque l’on abandonne une voiture sur la voie publique ?

C.M. : Abandonner son automobile sur la voie publique est illégal. Donc nous enlevons le véhicule, et nous nous retournons contre le propriétaire, qui est verbalisé en vertu du code de l’environnement. Celui-ci doit payer tous les frais liés à l’enlèvement de l’épave par un garagiste agréé par la préfecture – soit 460 euros – qui se chargera de dépolluer le véhicule. Mais 80 % des VHU ne sont pas identifiables. Leur enlèvement reste à la charge de la collectivité, et donc du contribuable. Nous menons au mieux nos investigations pour retrouver les propriétaires, car la collectivité souhaite éviter de supporter un tel coût. On va être de plus en plus dur vis à vis de ces abandons, d’autant plus que les propriétaires de véhicules en état d’épave peuvent les déposer gratuitement dans un centre agréé. Seuls les frais de transport restent à leur charge.

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