À la veille des élections départementales, l’association Nayma a souhaité rappeler ce jeudi 17 juin aux candidats l’importance de la question environnementale sur l’île aux parfums, mais aussi leur permettre de s’engager pour cette cause via une charte.
Dans le 101ème département, l’enjeu environnemental est loin de faire partie des priorités. Alors pour tenter de changer les mentalités des prochains élus de la collectivité, plusieurs acteurs associatifs (Nayma, Oulanga Na Nyamba, Yes We Can Nette, Les Naturalistes, Mayotte Nature Environnement, Régie de territoire de Tsingoni ou encore Tifaki Hazi) ont décidé de se réunir autour de la table et de tirer, ensemble, la sonnette d’alarme. Comment ? En paraphant ce jeudi 17 juin la première charte d’engagement en faveur de l’environnement des candidats aux élections du conseil départemental. “Il est urgent d’agir. Le Département a vocation à donner un coup de pouce à l’environnement”, insiste Emmanuelle Martin, la vice-présidente de l’association Nayma. Avant de faire un appel de pied en cette période électorale. “Nous invitons [ceux] qui le souhaitent à nous contacter pour [la] signer et ainsi placer l’environnement comme objectif du territoire pour les six ans à venir.”
Protéger ce qu’il reste à protéger
Pour les signataires de cette charte, il est important de rappeler aux prétendants qui souhaitent siéger dans l’hémicycle que la protection de l’environnement doit se traduire dans les politiques publiques. “Il y a plein de questions prioritaires à Mayotte. Mais il est clair que si nous continuons dans la dynamique qui est en cours en ce qui concerne l’environnement, la situation pourrait devenir critique à l’horizon de dix ans” , déplore Michel Charpentier, le président des Naturalistes de Mayotte. “Des solutions existent ! Nous nous devons de protéger ce qu’il reste à protéger tant qu’il est encore temps. Plus nous attendrons, plus cela va nous coûter cher de sauver ce qui peut l’être”
Rétablir le cycle de l’eau
Pour cet habitué du territoire, les hommes et femmes politiques ne devraient plus prendre à la légère les questions environnementales car la mauvaise gestion des ressources entraîne de multiples répercussions que ce soit sur le plan écologique, sanitaire ou encore économique. “Pour planter un hectare de padza, cela coûte 250.000 euros. Il serait plus pertinent d’investir cet argent dans la formation et la sensibilisation des agriculteurs à la préservation des sols et à l’agriculture raisonnée. Nous rétablirions alors le cycle de l’eau qui infiltrerait à nouveau les sols et serait disponible dans les nappes phréatiques”, relate-t-il en bon professeur.
Concilier développement et préservation de l’environnement
Les présidents des associations environnementales réunis le 17 juin rappellent que lorsque l’on se tourne vers un développement durable, l’aménagement n’est pas incompatible avec la préservation de l’environnement. “Les politiques ne doivent pas nous voir comme un frein à leur projets. Nous pouvons être là pour les conseiller ou les accompagner dans les concertations sur des projets. Notre objectif n’est pas de mettre la nature sous cloche, mais de voir se développer des aménagements qui concilient nature, humain et activité économique. Il y a des territoires qui y arrivent très bien, je ne vois pas pourquoi Mayotte n’y arriverait pas”, affirme Emmanuelle Martin, la vice-présidente de l’association Nayma. Reste à savoir si cette charte fera réellement bouger les lignes ou si elle ne sera qu’un nouveau coup d’épée dans l’eau…
➡️ VOIR LA CHARTE D’ENGAGEMENT EN FAVEUR DEL’ENVIRONNEMENT