Des centres de vacances à Acoua pour former des ambassadeurs de l’environnement

L’association Hippocampe 976 profite des vacances scolaires pour offrir à une soixantaine de jeunes âgés de 7 à 17 ans et originaires des communes de Kani-Kéli, d’Ouangani, de M’Tsangamouji, d’Acoua et de Bandraboua une immersion grandeur nature et en faire des ambassadeurs de l’environnement. Un dispositif détaillé par son directeur général Maoulida Saïd.

« Lors d’une sortie sur la place des galets, un jeune a pris la parole avec une grande émotion pour arrêter de jeter n’importe quoi n’importe où. » En partageant cette anecdote, Maoulida Saïd, le directeur général de l’association Hippocampe 976, salue avant tout la prise de conscience du garçon. Depuis le 26 février, une trentaine d’enfants âgés de 7 à 12 ans prennent part à une expérience grandeur nature : vivre en communauté dans le village vacances de la structure situé dans le quartier d’Antsirka-Boira à Acoua et composé de neuf bangas traditionnels.

Dans le cadre du projet « Jeunesse citoyenne et ambassadeurs de l’environnement », toute la troupe vit au rythme des découvertes et des sensibilisations à la préservation de la biodiversité, telle que les coraux et les animaux marins. « À Mayotte, encore beaucoup de monde utilise de l’Ourouva alors que cette plante est interdite par la loi. Donc nous nous rendons dans le lagon à marée basse pour que chacun voit de ses propres yeux les dégâts qu’elle cause. » L’idée ? En faire des citoyens éco-responsables ! À la veille de la fin de cette aventure pédagogique, la mission semble pour le moment plus que réussie. « J’avais un peu peur qu’ils n’accrochent pas », confie Maoulida Saïd, ravi des différentes activités proposées au cours de la semaine par les cinq animateurs.

« Nous défendons le vivre-ensemble »

Et à partir dimanche, place à un nouveau groupe. Des adolescents (12-17) cette fois-ci. Au programme : une séance de natation, une journée de nettoyage de la rivière d’Acoua et sur la plage de Hapondra, mais aussi une randonnée dans les hauteurs de la commune pour insister sur les méfaits de la déforestation. La force de l’association est de réussir à faire cohabiter des jeunes issus « de milieux différents ». « Nous défendons le vivre-ensemble pour diminuer les conflits inter-villageois », précise le directeur général de l’association créée en 2013 à Aurillac, dans le Cantal. « S’ils apprennent à se connaître et à devenir amis, cela diminuera les violences. »

Financés à 75% par la caisse de sécurité sociale de Mayotte et à 23% par la préfecture, ces centres de vacances sont une opportunité inédite pour ce public venu de Kani-Kéli, d’Ouangani, de M’Tsangamouji, d’Acoua ou encore de Bandraboua. « Les parents ont juste à payer une cotisation de vingt euros », insiste Maoulida Saïd, impatient d’accueillir ses nouveaux bénéficiaires pour en faire des citoyens avertis.

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