Depuis novembre 2021, des agents de prévention environnementale et d’incivilité de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) de Mamoudzou interviennent toutes les deux semaines dans les quartiers les plus isolés de la commune afin de faire évoluer les mentalités sur la question des déchets. Si l’heure est à la sensibilisation, les verbalisations débuteront dès le mois de février.
Canettes, bouteilles, carcasses de voitures et déchets ménagers en tout genre poussent comme des champignons sur l’île aux parfums. Partout, des quantités astronomiques de détritus viennent polluer les paysages et les eaux du lagon. Armés de leurs chaussures de sécurité et de leur pédagogie, les agents de prévention environnementale et d’incivilité de la ville chef-lieu travaillent à faire changer les mentalités. “Odi… Caribou !” Mission après mission, l’équipe de quatre à cinq agents fait du porte-à-porte et sillonne les quartiers difficiles d’accès en amont de Mamoudzou. “Lorsque nous arrivons, nous nous répartissons en deux ou trois équipes pour élargir notre champ d’action. Au fil des semaines, nous nous rendons compte que les habitants comprennent et certains dénoncent ceux qui jettent leurs déchets n’importe où”, explique Ahmed Naïly, l’un des agents de terrain.
Faire changer les mentalités
Sur les hauteurs de Passamaïnty, les ordures sont partout ! Ici, pas de bennes ou de passage des camions poubelles. Conséquence ? De nombreuses décharges sauvages voient le jour. Sous un panneau “Dechet Interdi”, un monticule d’immondices attend la prochaine pluie pour dévaler la pente et filer directement dans l’océan Indien. Pour le directeur de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) Chamassi Chaharoumani, la vraie problématique est avant tout éducative. “L’idée de la politique menée par la municipalité de Mamoudzou est de faire changer les mentalités. Que la population prenne conscience que ce n’est pas grand-chose de jeter ses déchets à la poubelle plutôt que n’importe où”, détaille l’ancien capitaine de la police nationale. Le but de la brigade prévention environnementale et incivilité consiste en la lutte contre l’insalubrité, les tags, ou encore les garages clandestins qui déversent des produits toxiques dans les cours d’eau mahorais.
Unis pour un avenir plus vert
Dès février 2022, les agents sur le terrain auront le pouvoir de verbaliser les contrevenants (voir encadré) qui continueraient à se débarrasser de leurs déchets où bon leur semble. “À terme, notre objectif est d’étoffer l’équipe et d’arriver à 15 agents sur le terrain”, affirme Chamassi Chaharoumani. Avant d’ajouter : “Leur rôle est avant tout celui de médiateurs, ils ont une connaissance fine du terrain. La répression viendra en complément de la prévention, mais les amendes ne sont pas une solution miracle et le plus important est d’apporter une réponse pérenne à ce problème.” Après quelques mois de dur labeur, Abou, Ahmed, Mohamed, Brahimou, se réjouissent de voir leur travail porter ses fruits. “À chaque sortie, nous réalisons des rapports. Nos équipes agissent en lien avec les services de la mairie et le Cadema (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou) qui organisent ensuite des opérations de collecte sur les lieux indiqués”, affirme le groupe d’agents de la DPSU, heureux de voir son action récompensée.
Entre 38 à 1.500 euros d’amende en fonction de la nature de vos déchets
Pour le dépôt sauvage de déchets sur le domaine public, vous risquez 750 euros et jusqu’à 1.500 euros si l’abandon est effectué avec un véhicule.
Si vous brûlez ou éliminez des déchets par voie illicite, vous vous exposez à une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros.
Si vous jetez un déchet par terre, vous risquez au minimum 38 euros d’amende, le prix de celle-ci étant déterminé par la nature dangereuse du déchet pour l’environnement.
Pour tout dépôt non autorisé de véhicule hors d’usage sur le domaine public, vous vous exposez à une amende allant jusqu’à 1.500 euros.