Une matinée de sensibilisation au problème de la pollution de l’air a été organisée, ce jeudi, au lycée de Pamandzi. Cette opération s’inscrit dans le cadre de la semaine nationale de la qualité de l’air, avec une journée spécifique qui se tient le 14 octobre de chaque année.
Même si la problématique de l’eau est omniprésente, ces derniers temps, les lycéens de Pamandzi n’ont pas voulu un autre élément tout aussi important, l’air. « L’objectif est de sensibiliser la population sur la pollution de l’air et ses conséquences sur l’environnement et la santé. Dans ce cadre, j’ai travaillé avec mes élèves des classes de 1ère spécialité dans le cadre d’un projet plus grand et aussi avec d’autres établissements, le collège de Pamandzi », indique Amina Moreau-Maandhui, enseignante de physique-chimie dans cet établissement de Petite-Terre. L’idée est de vraiment fédérer tous les établissements autour d’un thème commun, celui du développement durable. Le programme de cette matinée était à la fois très riche et varié, avec les élèves à l’animation. Certains ont parlé de l’atmosphère pour montrer que c’est une couche essentielle pour la vie sur terre. Pour montrer introduire le principe du pourquoi surveiller la qualité de l’air, d’autres élèves ont montré les catastrophes liées à cette pollution.
En parallèle, un groupe a montré de manière plus scientifique cette fois-ci le sujet en se basant sur des expériences réalisées par des élèves du primaire, des collégiens et des lycéens de 1ère. À leur niveau, les premiers ont surtout parlé des conséquences de la pollution sur l’environnement, la faune et la flore. Leurs aînés sont allés un peu plus loin dans tout ce qui relève de la mesure de la qualité de l’air. Face au public, ces derniers ont présenté également des expériences ludiques, par exemple, une bouteille qui devient bleue lorsqu’il y a une transformation chimique avec un dioxygène, en l’occurrence celui de l’air. À travers ces expériences, il s’agissait pour ces lycéens de démontrer qu’il y a des transformations chimiques qui se produisent dans l’air à partir des polluants qui sont directement émis par les activités humaines. « Il y a d’autres phénomènes de même type qui peuvent produire des polluants encore plus nocifs pour la santé humaine mais qui ne sont pas forcément visibles à l’œil nu. Dans la mesure où ils ne sont pas visibles et qu’on ne distingue pas leurs conséquences, il devient très difficile de se rendre compte de l’importance de ce sujet. »
D’autant que pour l’instant la qualité de l’air sur l’île est plutôt bonne. Cet événement s’est déroulé en partenariat avec plusieurs institutions et entreprises, dont Hawa Mayotte, qui ne dispose malheureusement pas de tous les outils nécessaires pour attester de la qualité de l’air dans l’île en temps réel. Le deuxième objectif recherché par le lycée de Petite-Terre à travers l’organisation de cette manifestation était de sensibiliser suffisamment les jeunes sur plusieurs thématiques afin qu’ils deviennent eux-mêmes des ambassadeurs de l’environnement.
Les consciences évoluent petit à petit
Globalement l’air respiré à Mayotte est très bon, nettement meilleur qu’en métropole sur beaucoup de polluants. Par contre, il existe des zones d’ombre sur l’île notamment au niveau de la zone industrielle de Kawéni. « C’est là, comme en métropole, où on va avoir une problématique liée aux particules fines. Ce sont des poussières, minuscules morceaux extrêmement fins qui restent en suspension dans l’air et qu’on peut respirer. » Les jeunes comprennent bien que l’absence d’un certain type de grosses entreprises, d’usines et autres structures sur le territoire fait que Mayotte est moins polluée que d’autres endroits de la planète. Mais il ne faut pas se réjouir pour autant car le phénomène des bouchons qui se forme quotidiennement sur certains axes routiers de l’île constituent des facteurs de développement de la pollution, c’est ce qu’on observe dans la zone industrielle de Kawéni. « Je pense que les consciences commencent petit à petit à évoluer localement car, mine de rien, il existe des phénomènes d’asthme assez présent dans le département, non quantifiables encore faute de remontée suffisante de données par la société publique. Toutefois, je dirai que ce sont des éléments de plus en plus présents à l’instar de l’hexagone et d’autres endroits dans le monde, du coup, je pense que les consciences ont commencé à bouger, à évoluer, et les gens se demandent si l’air qu’il respire est bon ou pas », note Amina Moreau-Maandhui.