Des ateliers grandeurs natures pour sensibiliser à l’érosion au lycée de Coconi

Dans le cadre du troisième volet du projet de lutte contre l‘érosion des sols et l’envasement du lagon de Mayotte (LESELAM), le lycée de Coconi en lien avec le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a créé différents ateliers pédagogiques pour sensibiliser les Mahorais à cette problématique.

À proximité du parking du lycée de Coconi, d’étranges parcelles rectangulaires interloquent. Ces dispositifs expérimentaux serviront dès la prochaine saison des pluies à mesurer les effets des cultures sur l’érosion des sols. Enjeu majeur sur le territoire, les facteurs d’érosion y sont divers. En matière d’agriculture, ce processus entraîne la “perte des sols qui s’accompagne d’une baisse du potentiel de production”, décrit le bureau de recherches géologiques et minières sur le site web du programme LESELAM. En consultation avec le lycée de Coconi, les deux acteurs ont décidé de sensibiliser les élèves, mais aussi les agriculteurs et tous ceux qui le souhaitent à cette thématique préoccupante à Mayotte.

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“En préservant les sols, nous avons tout à gagner”

Notre objectif est de mettre en évidence que plus un sol est enrichi, plus il est vivant, plus il y a de minéraux, meilleure sera la nutrition des plantes et potentiellement la récolte. En préservant les sols, nous avons tout à gagner”, affirme Sylvain Gutjahr, chargé de mission au sein du RITA (réseaux d’innovation et de transfert agricole), avant de détailler les différents aspects des ateliers sur le lycée de Coconi, “Nous avons mis en place trois blocs de test sur une parcelle en pente. Sur le premier, nous allons réalisé une monoculture de manioc sur un sol nu. Sur le deuxième, nous allons planter la même espèce, mais nous ajouterons de la matière organique au sol. Sur le troisième, nous allons planter du manioc, mais aussi des fascines ou rangées d’ananas pour maintenir le sol, de la matière organique et peut-être aussi une plante qui viendra coloniser le sol.

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Au pied de ces zones agraires encerclées par des plaques de ferrailles et reliées en aval à un tuyau, des bacs gradués viendront récupérer l’eau et les possibles sédiments. Un véritable suivi sera instauré aussi bien par les élèves de l’établissement scolaire que par les personnes en charge de ce projet, afin d’évaluer si le réseau racinaire des plantes permet à l‘eau de s’infiltrer plus facilement dans la terre sans ruisseler et ainsi préserver le sol de l’érosion.

 

Le jardin mahorais mis à l’honneur

 

Jugé trop peu productif, le modèle du jardin mahorais a largement été délaissé par les agriculteurs de l’île. Même s’il a redoré son blason avec l’émergence de nouvelles techniques en agroécologie. Les parcelles expérimentales implantées au lycée de Coconi serviront de cas pratique lors de la formation des étudiants, mais aussi des sessions destinées aux professionnels. “Nous avons pris conscience que les formations théoriques ne suffisent pas. Il faut montrer concrètement les avantages des techniques agro-écologiques que nous prônons pour faire évoluer les manières de travailler la terre”, insiste le chargé de mission. Un dispositif grandeur nature a but pédagogique.

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