Une année pleine de projets pour le Parc naturel marin

Ce mercredi matin, à l’hémicycle Bamana du Département, le conseil de gestion du Parc naturel marin de Mayotte s’est réuni pour faire un point sur les activités menées en 2022. L’occasion également d’évoquer le programme d’actions du Parc pour l’année qui vient de débuter. Au total, c’est une cinquantaine de projets et d’actions pluriannuelles déjà engagées, qui sera menée.

En 2022, le Parc a mené diverses actions, pour un budget de 2,1 millions d’euros – hors charges salariales – avec toujours l’objectif de concilier la préservation de la biodiversité marine et le développement durable des activités maritimes à Mayotte. « Il était important de rendre compte à notre assemblée ce qui a marqué l’année passée, mais aussi de nous inscrire dans la perspective de 2023 », explique Abdou Dahalani, président du Parc naturel marin, lors de la conférence de presse qui s’est déroulée à l’issue du conseil.

La qualité des eaux maritime

Parmi les orientations guidant le conseil de gestion, se retrouve la qualité des eaux maritime. « C’est une thématique très importante, car on ne peut pas développer l’économie maritime, si on n’a pas une bonne qualité d’eau », affirme le président. Pour lui, « ce que nous portons de plus important, c’est faire de Mayotte, un pôle d’excellence maritime ». Afin d’arriver à ce niveau, il faut développer « de la connaissance ». Avec l’objectif de valoriser le lagon, de mieux le protéger et d’en faire un espace de développement économique, « il faut avoir une bonne connaissance de l’évolution du monde marin et ce qui s’y passe », concède-t-il.

Une étude des courants plus précise

En 2022, un modèle de courantologie a été mis à disposition des bureaux d’études et à tous les scientifiques, « afin de suivre et d’être capable de modéliser le déplacement de ce qu’on met dans l’eau de mer », explique Christophe Fontfreyde, directeur du Parc. Concrètement dès 2023, au travers de cet outil, il sera possible de mieux comprendre le déplacement du courant dans le lagon et de ce que l’eau emmène avec elle. « Cet outil peut permettre de prendre des décisions par rapport à l’impact que le projet peut avoir sur le lagon », ajoute ce dernier. Déplacement de terre dans le lagon, déplacement des œufs de poissons, l’outil pourra modéliser le courant pour différents projets.

Remplacer la pierre du msindzano ?

Depuis plusieurs années, le Parc marin travaille sur un projet de remplacement de la pierre utilisée afin de créer le msindzano, le masque de beauté. L’année dernière, un projet de tabouret a vu le jour et « nous avons trouvé une céramiste locale, qui, avec du kaolin, a produit un prototype de tabouret qui a été testé lors du Festival Laka », notifie Christophe Fontfreyde. Un tabouret qui serait 100 % sans corail, une révolution qui doit répondre à un certain nombre de critères « pour que les femmes acceptent de changer leurs habitudes ». 2023 sera donc l’année du test à plus grande échelle et des premiers retours de commercialisation du produit. Pour le directeur, cette action est menée pour protéger le corail et rappelle qu’il « interdit de pêcher le corail ».

Le développement de la pêche

Dans le cadre du développement économique local de la pêche, le Parc avait dans sa programmation la pose de dispositif de concentration de poissons en dehors du lagon. Ce projet permet aux pêcheurs traditionnels de pouvoir aller pêcher à l’extérieur du lagon, car « à l’intérieur du lagon, la ressource a fortement baissé », avoue le président. Ce dispositif devrait atteindre sa pleine capacité au cours de l’année 2023. Parallèlement, le Parc marin mène une étude d’estimation de la ressource, pour permettre l’acquisition de nouveaux équipements de pêche.

La question des mangroves

« Nous avons aujourd’hui adopté une motion afin de soutenir l’action tendant à placer les mangroves de Mayotte sous le régime forestier », lance le président. L’application de ce nouveau régime se traduirait par la mise en place d’un accompagnement en moyen de surveillance et les mangroves seraient placées sous le contrôle de l’Office national des forêts (ONF). Un schéma qui existe déjà dans les outre-mer, notamment en Martinique et en Guadeloupe. « C’est un arrêté législatif à faire valider, qui permettrait aux agents ONF d’avoir la compétence pour verbaliser », ajuste le directeur. A Mayotte, les mangroves sont cogérées entre le Parc marin et le Conservatoire du littoral.

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