L’abeille mahoraise, une perle rare au grand potentiel

L’association Ngizi Ya Nyoshi rassemble le deuxième dimanche de chaque mois sur le site Valarano, agriculteurs et passionnés autour de l’abeille mahoraise. Son but ? Développer la filière apicole sur l’île. Si du chemin reste à parcourir pour professionnaliser la filière, les projets ne manquent pas. Une miellerie doit prochainement voir le jour.

Suivez le guide ! Éric Bellais, apiculteur amateur et trésorier de l’association Ngizi Ya Nyoshi, nous ouvre les portes du rucher. « Notre but est d’accompagner les Mahorais au développement de la filière apicole sur l’île. Leur donner les clés afin qu’ils puissent par la suite créer et entretenir les ruches et leurs essaims, mais aussi récolter le miel que ce soit à des fins personnelles ou professionnelles« , détaille-t-il. L’association travaille en lien avec le lycée agricole de Coconi dans le cadre des réseaux d’Innovation et de transfert agricole (RITA). Ce dispositif vise à soutenir le développement local des productions animales et végétales dans les départements d’Outre-Mer. L’objectif commun est alors de recenser tous les apiculteurs de Mayotte, réaliser une cartographie des ruchers et amener les apiculteurs à collaborer avec les acteurs associatifs et institutionnels pour protéger et promouvoir l’abeille mahoraise sur l’île aux parfums.

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Une espèce endémique

 

Présentation de ces demoiselles à la robe rayée. L’abeille mahoraise est plus petite que ses congénères métropolitaines et possède un temps de travail plus long. À l’heure actuelle, cette espèce reste encore très largement méconnue, car très peu étudiée. Néanmoins aucune hybridation n’a été réalisée sur l’abeille mahoraise, ce qui a permis de la préserver des maladies. “Nous réfléchissons actuellement sur un arrêté pour interdire l’introduction d’abeilles et de matériel usager à Mayotte afin de protéger les essaims des pathologies externes. Nous travaillons également sur le type de ruche le plus adapté à l’abeille mahoraise. Ou encore sur les périodes de récoltes, mais aussi les fleurs mellifères de Mayotte. Cela fait quatre ans seulement que des études structurées sur l’abeille mahoraise ont été initiées. Il nous reste encore beaucoup à apprendre sur cette espèce”, confie Éric Bellais.

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Le miel et les abeilles

 

Mais alors ce miel comment est-il ? À en croire notre apiculteur amateur, il est “excellent, assez fort et très parfumé”, s’extasie-t-il. Un met rare qui se vend 50 euros le litre. De quoi inciter les amis de la nature à se lancer. “Nous invitons tous ceux qui souhaitent faire de l’apiculture à nous rejoindre. Chaque dimanche a sa thématique. Nous commençons par l’ouverture d’une ruche, afin de vérifier son état et réaliser un cours pratique à nos adhérents. Ensuite, nous travaillons la théorie, sur l’abeille et la réglementation. Puis nous mettons en place des ateliers de fabrication de ruches”, détaille Éric Bellais. Le futur projet de l’association ? La création d’une miellerie avec un extracteur produit de manière locale. Un défi pour la petite structure qui veut montrer à tous qu’à Mayotte il est possible de faire du miel tout en respectant “la philosophie de l’abeille mahoraise”.

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