L’observatoire de la qualité de l’air vient de signer une convention avec la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema) pour surveiller la qualité de l’air dans 144 salles de classes. Et ainsi, éviter les troubles et les pathologies liées à l’inhalation de polluants.
« Nous passons 85% de notre temps dans des espaces clos où nous pouvons être exposés à de nombreux polluants comme les particules fines, les moisissures ou le dioxyde de carbone. » C’est le constat que dresse Hawa Mayotte, l’observatoire de la qualité de l’air sur le territoire. Ce lundi 10 octobre, l’association signait la première convention de surveillance de la qualité de l’air intérieur, avec la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou.
La présence de trois polluants détectée
144 classes, dans 48 établissements scolaires publics de la collectivité, seront ainsi équipées de capteurs afin de cibler trois polluants : le CO2 (dioxyde de carbone), le benzène, un hydrocarbure, et le formaldéhyde, un gaz incolore et inflammable. Au total, deux ans de campagne de mesures permettront de contrôler la présence de ces substances chimiques. L’objectif : répondre à l’obligation réglementaire de surveiller la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public, qui émane de la loi du 12 juillet 2010.
Cette réglementation concerne principalement les lieux accueillant des populations sensibles ou exposées sur de longues périodes, telles que les écoles maternelles et élémentaires. En parallèle, ce projet répondra aux objectifs que s’est fixée la collectivité dans le cadre du « Plan climat air énergie et territoire (PCAET)« , qui vise à garantir une bonne qualité de l’air à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments publics.
Les causes des émanations et les conséquences de l’inhalation
Les matériaux, peintures et vernis ou le mobilier peuvent être responsables des émanations de polluants dans une pièce. L’aération et le transfert de pollution extérieure sont d’autres facteurs pouvant altérer la qualité de l’air. Et l’inhalation de polluants peut avoir plusieurs effets sur la santé tels que des somnolences, une irritation des yeux et de la peau, mais aussi l’apparition ou l’aggravation d’allergies respiratoires, d’asthme voire de cancer, d’intoxication mortelle ou invalidante.
Selon l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a réalisé une étude en 2017, 19 milliards d’euros sont ainsi dépensés chaque année pour des pathologies liées à une mauvaise qualité de l’air. Quant au coût humain, 48.000 personnes, par an, décéderaient prématurément à cause de ces pollutions en France.
La journée nationale de la qualité de l’air le 15 octobre
Hawa Mayotte, association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air, a installé la première station de mesure fixe à Mamoudzou, en 2021. Son rôle : surveiller, modéliser, alerter et sensibiliser les citoyens, mais aussi réaliser des études sur la qualité de l’air et évaluer les actions mises en œuvre pour l’améliorer. Chaque année, l’observatoire organise la journée nationale de la qualité de l’air. Elle aura lieu le 15 octobre, sur la place de la mairie de Labattoir en Petite-Terre.