L’îlot de Bandrélé subit de multiples dégradations, ce qui a conduit à une perte de biodiversité et à une dégradation des habitats naturels. Afin de remédier à cette situation, la communauté de communes du sud de Mayotte et le Conservatoire du littoral ont décidé de prendre des mesures concrètes afin de restaurer ce site. Ce mercredi matin, a donc eu lieu le lancement de la deuxième phase de l’opération de restauration écologique des lieux.
En juin 2022, la communauté de communes du sud de Mayotte, en partenariat avec le Conservatoire du littoral se sont engagés au travers d’une convention de cogestion d’une durée de six ans, visant à mutualiser leurs ressources. Cette dernière nomme la communauté de communes gestionnaire du site naturel. L’opération de ce mercredi matin est la première action coorganisée entre les deux signataires, « c’est une réelle coopération pour lancer la convention de gestion de l’îlot, afin que le gestionnaire prenne pleinement possession du site », expose Christian Beillevaire, responsable de l’antenne du Conservatoire du littoral de Mayotte.
200 plants d’espèces indigènes
Cette plantation participative a pour principal but la restauration écologique, « pour que les espèces indigènes reprennent le dessus sur les espèces envahissantes », ajoute-t-il. En effet, la baisse de biodiversité à conduit à une installation d’espèces envahissantes, telle que la corbeille d’or. Après une phase d’évacuation des déchets présents sur l’îlot, de lutte contre les espèces envahissantes et de préparation du terrain dit « d’arrière-plage », 200 plantations issues de neuf espèces indigènes de forêt semi sèche ont été plantées. Ces espèces, qui renforcent la valeur patrimoniale du site sont adaptées au milieu et « ont la capacité de bien s’implanter et de survivre ici », complète le responsable du Conservatoire.
Ils étaient donc une vingtaine ce mercredi à participer à l’opération de plantation. « Les ambassadeurs de l’environnement de la communauté de communes ont pris part à cette action, car cela fait partie intégrante de leurs missions », informe Chanrani Abdou, vice-président de la communauté du sud de Mayotte. Pour le responsable d’antenne, c’est « un acte symbolique de planter des plants indigènes ». Cette restauration écologique permettra un maintien du trait de côte. « Aujourd’hui, le meilleur moyen de lutter contre l’érosion dans les épisodes de submersion marine, c’est la végétalisation, ce qu’on appelle les solutions douces fondées sur la nature. »
Prendre soin du patrimoine végétal
Cette opération, qui a pour objectif de stopper et de réduire la dégradation des écosystèmes particulièrement fragiles sera complétée à court terme, par la communauté de communes du sud, « d’une sensibilisation des usagers du site afin de les responsabiliser, car c’est important que chacun laisse le site propre », affirme l’élu. A long terme, la collectivité envisage d’installer des équipements afin de développer l’écotourisme. « Il y a un besoin d’encadrement et de canalisation de la fréquentation, notamment via une aire de bivouac et des messages de sécurité », conclut le représentant du Conservatoire du littoral. En complément à la préservation de ce « joyau naturel », la collectivité, qui est aussi gestionnaire du site des pointes et plages de Saziley, entend multiplier ce type d’actions de préservation de la biodiversité sur son territoire.