François Tomczyk : l’hypnose comme pansement à Mayotte

« Hypnose ». Le mot est désormais connu du plus grand nombre mais la pratique, elle, nourrit encore de nombreux fantasmes chez les non initiés. Loin des scènes de spectacle et de l’ésotérisme qu’on lui prête parfois, elle permet pourtant de guérir de nombreux maux du quotidien et les traumatismes du passé. Depuis deux ans, François Tomczyk est l’un des rares hypnothérapeute certifiés de l’île. Il démystifie la discipline qui permet de contourner « cette petite voix qu’on a dans la tête ».

Flash Infos : Concrètement, en quoi consiste l’hypnose ?

François Tomczyk : L’hypnose permet de rentrer dans un état hypnotique, c’est-à-dire un état modifié de conscience, un état particulier d’attention, qu’on traverse tous plusieurs fois par jour de façon tout à fait naturelle. C’est le cas, par exemple, lorsqu’on regarde un film pendant deux heures, alors qu’à la fin, on a l’impression que ça n’a duré que vingt minutes. Cela se manifeste aussi lorsqu’on se surprend à fixer un point des yeux sans pouvoir s’en défaire, et sans même savoir vraiment pourquoi. Mon travail consiste donc à mettre les gens dans cet état pour leur faire passer des suggestions. Sous hypnose, l’inconscient est plus réceptif, ce qui permet de contourner le facteur de jugement, cette petite voix qu’on a dans la tête et qui nous dit ce qu’on est capables de faire, ce qu’on doit faire ou non. C’est pour ça que l’hypnose peut être très efficace pour arrêter le tabac ou toute autre addiction, et également aider dans la perte de poids notamment.

FI : Tout le monde peut-il y être sensible ?

T. : Il y a plusieurs types d’état hypnotique et ils diffèrent selon les individus. C’est vrai que des gens seront plus susceptibles d’y être sensibles que d’autres, et ce sont notamment ceux-là qui sont choisis par les hypnotiseurs lors des spectacles. Mais la transe dont on a besoin en thérapie est beaucoup moins forte. En fait, on travaille exclusivement avec les ressources des patients : si les personnes sont elles-mêmes réellement motivées, elles seront plus susceptibles de réussir, à arrêter le tabac par exemple. Il y a souvent des gens qui viennent me voir en pensant qu’avec l’hypnose, cela sera aussi simple que d’allumer une lumière et dans ce cas-là, ça ne fonctionnera pas. Alors si on s’est soi-même convaincu que c’était le bon moment, la bonne date, ça sera plus susceptible de fonctionner. Je m’explique : si vous allez chez le dentiste mais que vous refusez d’ouvrir la bouche, il ne pourra rien faire pour vous ! L’hypnose permet en fait de dépasser les croyances personnelles et les émotions qui sont souvent les plus gros obstacles. Imaginons quelqu’un qui a la phobie des oiseaux : il n’y a aucune raison objective à cela, et la raison elle-même n’intervient plus. Mais via l’hypnose, on peut travailler sur tout ce qui est émotionnel, ce qui est relié aux parties profondes du cerveau. Intellectuellement, on arrive à conscientiser les choses, mais les émotions, elles, ne suivent pas toujours. C’est aussi pour ça que les soldats ou des victimes d’agression en état de choc post-traumatique ont recours à l’hypnose.

FI : Comment se déroule une séance d’hypnothérapie ?

T. : Il y a autant de façon de pratiquer qu’il y a de praticiens ! Dans mon cas, la première séance inclut d’abord une quarantaine de minutes d’entretien, pour comprendre les causes et les motivations qui poussent la personne à solliciter un hypnothérapeute. Moi, j’explique ce qu’est l’hypnose et ce qu’elle n’est pas. Ce qu’elle peut faire et ne pas faire, car je ne peux pas rentrer dans la tête des gens. On fait ensuite une demie-heure d’hypnose. La personne est installée confortablement, les yeux d’abord ouverts, puis fermés, pendant que le thérapeute lui parle à travers des métaphores, c’est le nom que l’on donne aux messages qu’on essaie de faire passer au cerveau. Ce premier entretien est très important pour aller au-delà des superstitions, des secrets ou des croyances, notamment religieuses, qui font que parfois, les gens ont du mal à partager leurs expériences, leurs émotions. Mais si la personne souhaite vraiment les partager, cela fonctionne. Une consultation m’avait ainsi beaucoup marqué : une personne voulait me consulter parce qu’elle avait des difficultés à parler en public. Nous faisons le point ensemble en s’interrogeant sur les différents événements marquants de son enfance, car c’est souvent entre zéro et sept ans que les traumatismes sont les plus marquants. Et finalement, au bout de 45 minutes, cette personne pour qui tout allait bien s’est avérée être victime de viol et de plusieurs autres tentatives d’agression…

Pour consulter

François Tomczyk propose une découverte de l’hypnose dès 30 à 40 euros la séance, dans ses cabinets de  Dzaoudzi, Kani-Kéli et Chiconi. Comptez  entre 70 et 90 euros les séances classiques, dont les consultations pour l’arrêt du tabac. Vous pouvez-prendre rendez-vous par téléphone au 06.39.29.96.40, ou par mail à l’adresse françoistomczyk@hypnose-mayotte.fr. Découvrez son travail dès à présent sur le site hypnose-mayotte.fr ou sur sa chaîne YouTube François Tomczyk, dédiée au développement personnel par l’hypnose.

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1110

Le journal des jeunes

À la Une