Coupe de France : Pour le coach Ibrahim Chaquir, « tout est possible »

Après leur victoire aux tirs aux buts contre l’US Crépy-en-Valois, Combani s’apprête à affronter le club corse de l’US Corte (National 3) au huitième tour de la Coupe de France, ce mardi soir. Aidés par les jeunes du club, les Diables noirs sauront-ils répéter l’exploit ? Pour Flash Infos, l’entraîneur Ibrahim Chaquir a accepté de répondre à nos questions.

Flash Infos : Comment avez-vous trouvé la prestation de vos joueurs, ce samedi, contre Crépy-en-Valois ?

Ibrahim Chaquir : J’ai senti des joueurs déterminés qui voulaient appliquer les consignes. En première mi-temps, on était un peu déséquilibré parce que nos jeunes étaient un peu crispés. Mais je leur avais expliqué qu’à force de tenir quinze minutes, ils pouvaient y avoir des changements de situation, l’adversaire peut commencer à douter et nous permettre de rentrer dans le match. J’avais prévu d’accentuer la deuxième mi-temps en m’appuyant sur cette jeunesse qui nous aide beaucoup.

F.I. : Justement, que demandez-vous aux jeunes joueurs qui ont rejoint l’équipe pour vous aider ?

I.C. : Je leur demande de croire en eux. Je leur demande de s’inspirer de ses jeunes qui jouent au Real Madrid ou au FC Barcelone. On leur a donné leurs chances, ils l’ont saisi. Alors pourquoi pas eux ? Mes joueurs sont tout aussi jeunes. C’est difficile d’avoir un jeune de dix-sept ans ou de seize ans aligné sur un septième de tour de Coupe de France. Il faut qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas là pour remplir une feuille de match (N.D.L.R. des cadres de l’équipe n’ont pas pu se rendre en métropole du fait de leur situation administrative), mais apporter à l’équipe.

F.I. : Après votre dernier match remporté aux tirs aux buts, comment votre équipe vit cette aventure ?

I.C. : L’équipe vit très bien, il n’y a pas de pression, il y a une bonne ambiance. Ce sont des gamins qui ne se rendent même pas compte qu’ils vivent un septième tour. Ils pensent qu’on est à Mayotte et que nous faisons une préparation de match classique. Je les sens détendus depuis qu’on a réussi à obtenir la qualification. Avant notre dernier match, c’était un peu flou pour eux, ils n’avaient pas forcément conscience du fait de reprendre le flambeau de nos sept joueurs en moins. Depuis [ce dimanche], ils sont détendus, ils discutent, ils jouent. Je pense que lorsqu’ils effectueront un autre exploit, ils le réaliseront en descendant de l’avion quand ils verront l’accueil qui leur sera réservé. Il y a peut-être les cadres que je sens crispés, mais les jeunes sont dans leurs bulles.

F.I. : Dès ce mardi, vous enchaînez avec le huitième tour contre les Corses de l’US Corte (National 3). N’est-ce pas trop dur mentalement et physiquement ?

I.C. : À ce moment de la compétition, on ne doit pas reculer et ne doit pas se poser de questions. On devrait se lâcher et jouer, et après, on verra la suite. Je sais que si on continue, on aura notre chance pour obtenir quelque chose. On y croit et c’est possible. La porte est toujours ouverte. On va jouer sans pression. On y croit, on peut aller plus loin.

FI : Est-ce que l’envie de rencontrer des équipes de Ligue 1 au prochain tour vous motive davantage ?

I.C. : Notre objectif n’est plus concentré sur Combani, c’est maintenant de promouvoir un football de Mayotte. Qu’on comprenne qu’il ne s’agit pas que de la division régionale 1 ou 2. Il y a aussi les U18, il y a aussi les féminines. Moi, je pense que cette génération a du talent. C’est un message qu’on souhaite envoyer partout : on soutient la jeunesse mahoraise, car elle déborde de talent.

F.I. : On sait que vous êtes amputés de plusieurs joueurs cadres encore ce mardi. Comment comptez-vous vous adapter lors de ce match ?

I.C. : On va essayer de ne pas disputer le match en y ajoutant de la pression. Aujourd’hui, on est sans pression. On a des jeunes qui ont compris que tout est possible. On va rester sur la tactique et de la technique qu’on a mis en place : la simplicité et le jeu vers l’avant et accentuer les transitions. C’est là qu’on doit encore être vigilant, à la récupération du ballon et lors de sa perte. Mais surtout ne pas encaisser de but. Si on n’encaisse pas, on peut se permettre de trouver des solutions pour franchir le bloc équipe.

F.I. : À Combani, la victoire a été dûment fêtée, samedi soir. Est-ce que vous avez un message à adresser à vos supporters ?

I.C. : Je leur dis que leur soutien, dès le début de la coupe régionale à Mayotte, nous a fait du bien. Porté par un village, je ne me suis pas senti tout seul. Aujourd’hui, on est dans l’obligation de leur apporter une deuxième fête, inch’allah. Notre objectif est que tout Mayotte se retrouve à Combani, mardi soir.

Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.

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