Ulalusa : un projet fondant pour redonner vie aux canettes recyclées

Après avoir créé un atelier prototype en 2021, le projet l’Ulalusa souhaite voir plus grand en 2022 et développer une fonderie industrielle. À partir de canettes recyclées et de pin, Ulalusa a fabriqué un banc made in Mayotte pour habiller les espaces publics de l’île.

Coca-Cola, Oasis, Fanta ou encore Dodo, les canettes vides peuplent les espaces naturels mahorais. Au bord des routes, puis dans la mangrove et enfin dans le lagon, ces déchets, pourtant recyclables, ne sont pas valorisés sur l’île aux parfums. Partant de ce constat, Laurent Pinel, gérant de la société Mayotte Développement Eco’solutions, et Pedro Garcia, ingénieur, ont voulu donner une seconde vie à ces contenants esseulés.

Un moule et une équerre sur mesure

1.800 canettes, 18 kilos d’aluminium, 700 degrés celsius, un peu de savoir-faire, un soupçon d’ingéniosité et beaucoup de passion ! Voilà comment a été réalisé le tout premier banc Ulalusa. Au fourneau, Chaambane Zirari, forgeron de formation, n’a pas hésité une seule seconde à se lancer dans l’aventure. “Auparavant, je travaillais à la forge de Combani. Je n’avais jamais appris à faire fondre de l’aluminium, mais grâce à Pedro Garcia, je me suis formé et aujourd’hui, je suis ravi de prendre part à ce projet”, affirme l’ouvrier, le sourire aux lèvres. Minutieux et inventif, il est à l’origine de nombreux outils nécessaires à la production du fameux banc public. “Là, j’ai produit un moule pour fondre la structure du banc… Ici, j’ai réalisé un équerre pour toujours percer les montants à équidistance”, détaille-t-il, mais ce qui fait sa fierté c’est bien sa machine à compresser “30 canettes d’un seul coup !”.

Trois litres d’aluminium liquide

Récoltées auprès de l’association Yes We Can Nette et le restaurant O’lolo, les canettes sont d’abord triées, nettoyées puis écrasées afin de rentrer dans le four pouvant contenir jusqu’à trois litres d’aluminium liquide. “Cette matière première est vingt fois plus énergivore à produire à partir de minéraux qu’à recycler », assure Laurent Pinel. Si la petite équipe ne compte pas devenir riche et célèbre grâce à ses lingots de métal argenté, ce projet s’affirme comme un moyen de valoriser, à l’échelle locale, des déchets et créer de l’emploi. “Nous nous sommes demandés comment est-ce que nous pourrions réutiliser tous ces déchets sur l’île et l’idée de les retransformer en mobilier urbain nous a paru pertinente.”

Un projet d’avenir

Au beau milieu de l’entrée des locaux de Mayotte Développement Eco’solutions trône fièrement le premier banc de l’Ulalusa. Son prix ? 1.200 euros. Un tarif qui permet de faire vivre le projet et de continuer à le développer. Bientôt, quatre nouveaux bancs commandés par une entreprise verront le jour et un prototype de table pourrait lui aussi naître au cours de l’année. Un envol prometteur pour le programme expérimental et un premier banc public qui a un objectif bien sympathique…

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