La poissonnerie G la pêche, exemple d’entreprenariat de proximité pour les jeunes

Dans le cadre de la semaine de l’emploi maritime, vendredi 25 mars, le gérant de la poissonnerie G la pêche à Labattoir a ouvert les portes de son entreprise à une dizaine de demandeurs d’emploi. L’objectif ? Créer des vocations et promouvoir les métiers dans ce domaine souvent délaissé par les nouvelles générations.

“La volonté et le courage, voilà ma formation !” Créateur et gérant de la poissonnerie G la pêche en Petite-Terre, Gihed Abdou fait l’éloge de l’entreprenariat auprès de ses visiteurs. Chambre froide, machines à écailler ou encore à découper, autant d’outils professionnels que découvrent les onze demandeurs d’emploi. Parmi eux, six jeunes issus des Apprentis d’Auteuil Mayotte Oumeya en formation découverte des métiers. Stylo à la main, ils enchaînent les questions et n’en perdent pas une miette. “Comment avez-vous financé vos appareils ?”, “Combien avez-vous d’employés ?”, “Comment rémunérez-vous les pêcheurs qui travaillent avec vous ?” Des interrogations diverses et variées auxquelles le gérant de G la pêche se fait un plaisir de répondre.

Un gage de qualité

Propriétaire de deux bateaux, l’armateur livre sa précieuse marchandise aux quatre coins de l’île : Bandraboua, Sada et bien évidemment Petite-Terre. La pêche des cinq navires, avec lesquels la poissonnerie travaille, fournit les Mahorais au quotidien. “Je me suis inspiré du modèle de Coca-Cola et je livre mes produits afin que tout le monde puisse consommer du poisson local”, explique le gérant. Chez G la pêche, tous les poissons sont “vidés, écaillés et étiquetés”, un savoir-faire qui se monnaie et crée de l’emploi.

“Notre valeur ajoutée se traduit par les préparations que nous proposons aux clients.” Brochettes, assaisonnements, l’équipe de G la pêche est aux petits soins pour ses acheteurs qui reviennent sans hésiter. “Nous vendons ce qui a été pêché en mer. Si les bateaux n’ont pas pu sortir ou que les stocks sont écoulés, il faut attendre que l’on puisse pêcher à nouveau. On n’importe pas. Quand il n’y a pas, il n’y a pas”, insiste le poissonnier.

Un métier, une passion

Avant d’ouvrir son entreprise G la pêche, Gihed Abdou avait obtenu un baccalauréat en commerce et un diplôme universitaire de technologie (DUT) aquacole. Toujours dans le milieu aquatique, il partage aujourd’hui sa passion. “Ici je me sens comme à la maison, je ne regrette pas du tout d’avoir poussé la porte de la boutique. L’équipe m’a accueillie à bras ouverts et j’ai trouvé ma voie”, témoigne Djaïda Djaffar Ali, employée depuis bientôt un an. Pour cette jeune maman, la poissonnerie a été une bouffée d’air frais. Comme elle, l’entreprise a pris sous son aile plusieurs jeunes, formés et employés par la suite. “Je suis fière d’être ici et j’encouragerai d’autres filles à faire de même pour s’émanciper.” Une démarche féministe et courageuse saluée par l’ensemble des demandeurs d’emplois qui se rêvent déjà eux-aussi derrière la caisse de la petite échoppe…

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Mayotte Hebdo n°1116

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