Un Petit-Terrien et son frère viennent de lancer une offre de randonnée tout-terrain. Les deux entrepreneurs espèrent profiter de ces virées pour valoriser les producteurs et artisans locaux et sensibiliser à l’environnement. L’occasion de découvrir Mayotte sous un nouvel angle.
Vous avez peut-être aperçu son camion au détour d’un rond-point, ou son étonnante bande de bikers, sacs fluos sur les épaules et les guiboles tremblantes sur ce drôle de vélo bleu. Mayeride – prononcez “may”, comme Mayotte et “e-ride” à l’anglaise – vient de débouler dans le paysage mahorais, et les amateurs de randonnées et de sensations fortes risquent de ne pas être déçus.
Sa proposition ? Découvrir l’île sur trottinette électrique. Mais attention, pas du genre attaché-case, costard cravate, nouvelles mobilités. Non, cette trottinette-là est tout-terrain, d’où sa drôle d’allure, plus proche à première vue d’une bonne vieille bicyclette. “C’est très facile, c’est comme une trottinette normale à part que les dimensions des roues sont plutôt celles d’un vélo, voire même plus grosses. Et au dos, nous avons un sac qui fait office de batterie. Après, il suffit d’accélérer et de trouver son équilibre”, décrit Abdul, l’entrepreneur qui propose avec son frère ce nouveau concept à Mayotte. Le tout permet d’aller jusqu’à 25 km/h. Idéal pour serpenter au milieu des padzas !
Valoriser les productions locales
C’est en regardant un reportage sur TF1 que ce fan de vélo, qui a longtemps pratiqué le VTT en montagne pendant ses dix années passées en métropole, a eu l’idée de se lancer. « Ça a été une source d’inspiration, et je me suis dit que je pouvais calquer ça ici, mais en le ‘‘mahorisant’’ un peu. L’objectif, c’est aussi de pouvoir apporter une valeur ajoutée à nos circuits en allant chercher des agriculteurs ou artisans du coin pour valoriser leurs productions”, déroule l’associé, qui finalise justement la liste des partenaires. Le tout dans une idée “d’économie circulaire”, fait-il valoir. En fonction des sorties, les participants pourront aussi acheter les produits, en plus de rencontrer “ceux qui nous nourrissent et qui font avancer la société mahoraise”.
Mieux encore : cet amoureux de la nature veut donner une dimension écologique à ces randonnées électriques. Dans un état d’esprit qui commence d’ailleurs à faire son chemin sur l’île aux parfums, Abdul mise sur ces escapades pour sensibiliser à l’environnement, et ramasser les déchets qui jonchent les bords de route. “Nous voulons faire découvrir le patrimoine naturel et culturel de Mayotte et parler de la préservation de l’environnement, de l’eau, etc.”, résume-t-il.
Deux heures de sortie, trois circuits possibles
Et le projet n’en est qu’à ses premiers pas. Alors qu’il se prépare depuis un an, le temps d’acheter les engins notamment – un casse-tête vu la crise sanitaire – Abdul commence tout juste les premières sorties. En avril, une virée avec l’association des familles rurales a mis un coup de projecteur sur Mayeride. “Nous n’avions pas prévu de faire le lancement officiel de si tôt, car il nous restait quelques ajustements à faire, par exemple au niveau de la plateforme de réservation. Mais voilà, comme ça, nous sommes obligés d’accélérer« , sourit-il. Pour réserver, il suffit pour l’instant d’un coup de fil au numéro affiché sur la page Facebook “Mayeride Mayotte”. Les réservations sont limitées à neuf places par sortie et il faut compter à partir de 45 euros les deux heures. Enfin, il faut choisir dans un catalogue de trois sorties, soit en Petite-Terre, soit dans le centre, soit dans le sud. “D’ici la fin de l’année, nous comptons aussi proposer des circuits dans le nord”, précise Abdul. Convaincus ? Alors à vos marques, prêts…