Marie-Hélène et Maxime Glée révolutionnent les trajets du quotidien à vélo

Depuis le mois de mars, Vélos et Sensations bénéficie d’un accompagnement de la couveuse d’entreprises Oudjérébou. À sa tête, Marie-Hélène et Maxime Glée se lancent dans la location de deux-roues électriques ultra modernes pour transporter plusieurs enfants. D’ici cinq ans, le couple espère abonder le marché mahorais d’une flotte de cent vélos.

« En bagnole, c’est compliqué », souffle Marie-Hélène Glée à l’idée de se retrouver en voiture dans le centre-ville de Mamoudzou. Rare recours à ce stress permanent des embouteillages et à cette pollution ambiante : le vélo. Partant de ce constat personnel, la quadragénaire et son mari, Maxime, se disent que de nombreuses familles doivent partager cette même philosophie de déplacement.

Un déclic qui les pousse à se rapprocher en mars dernier de la couveuse d’entreprises Oudjérébou pour lancer en phase « test d’activité » pendant un an leur boîte de location de deux-roues intitulée « Vélos et Sensations ». Mais pas n’importe lesquels ! Un « longtail » et un « cargo ». L’un permet d’installer deux enfants à l’arrière, l’autre d’en transporter trois à l’avant. « L’idée est de les proposer – pendant une semaine, un mois ou la moitié de l’année – et de les utiliser pour aller à l’école, se rendre au travail et se balader en mode « plaisir » le week-end », détaille Maxime Glée, en charge de l’administratif, de la commercialisation et de l’importation.

marie-helene-maxime-glee-revolutionnent-trajets-quotidien-velo
Le longtail permet d’entreposer ses courses tandis que le cargo assure le transport d’au moins deux enfants.

Lavage et entretien préventif

En contrepartie de cet engagement, la clientèle bénéficie d’un lavage mensuel du matériel et d’un entretien préventif « pour anticiper l’usure des pièces ». Sans oublier bien évidemment le prêt des équipements tels que deux gilets jaunes, un poncho en cas de pluie, une bombe anti-crevaison et des casques lumineux « pour se sentir à l’aise et en sécurité ». Cerise sur le gâteau, les « biclous » jouissent de freins à disque et d’une assistance électrique bridée à 25 kilomètres par heure. « Cela permet d’adapter la capacité du vélo en fonction de ses besoins : le turbo pour ne pas arriver au boulot tout transpirant ou l’éco pour se la jouer plus sportif en fin de journée », souligne le couple, présent sur l’île aux parfums depuis deux ans.

Une centaine de vélo d’ici cinq ans

Si les deux entrepreneurs comptent continuer les achats unitaires pour le moment, ils nourrissent de grandes ambitions une fois que leur entreprise volera de ses propres ailes. D’où leur présence au salon du vélo à Francfort du 21 au 25 juin 2023 dans le but de découvrir les nouveautés et de rencontrer les principaux fabricants. « Nous voulons privilégier le made in France », confient-ils. Sans oublier d’apporter une attention toute particulière à la préservation de l’environnement, en témoigne leur volonté d’exporter les pneus usagés et de proposer des panneaux solaires portables.

L’objectif d’ici cinq ans : investir dans une flotte d’une centaine de vélos ! Un chiffre conséquent qui ne les effraie pas en dépit de toutes les problématiques rencontrées sur le territoire en termes de mobilité douce. Routes dangereuses, manque d’espace, absence de discipline des conducteurs… « Ce sont les vélos qui amènent les pistes cyclables, pas l’inverse », insiste Maxime. « Il y a des endroits plus dangereux que d’autres », admet pour sa part Marie-Hélène, « qui pédale dur » en temps normal et encore plus en ce moment pour faire connaître ce mode de transport familial aux yeux du grand public. « Deux enfants sur un porte-bagage, ce n’est pas commun », sourit-elle. Et à les entendre, on fait difficilement marche arrière une fois qu’on y goûte. « C’est comme repasser d’une Land Rover à une Clio ! »

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1115

Le journal des jeunes

À la Une