Avec Maore Tour, Nadjmou Boina donne un coup de boost au tourisme à Mayotte

Originaire de M’Tsapéré, ce diplômé en informatique en tant qu’expert sécurité a décidé de lancer une plateforme pour faciliter les réservations sur l’île au lagon. Un nouvel outil bien pratique pour les prestataires et la clientèle… et qui pourrait bien séduire au-delà de la barrière de corail.

Que fait-on samedi ? Sortie jet ski ? Safari dauphins ? Ou plutôt une visite de plantation, les pieds sur terre à Ouangani ? Avec Maore Tour, réserver une sortie est désormais un jeu d’enfant. Et l’évasion est “à portée de clic” à en croire le slogan de cette toute nouvelle plateforme, sortie officiellement l’été dernier.

À l’initiative de ce projet, il y a un entrepreneur, originaire de M’Tsapéré : Nadjmou Boina. Pour ce diplômé en informatique, développer un site Internet de réservation pour Mayotte est rapidement devenu une évidence. “J’ai eu l’occasion de voyager aux États-Unis pour un roadtrip et dans les Caraïbes, des expériences inédites ! Et à chaque fois, je pouvais faire des activités très facilement avec un outil numérique, à savoir mon téléphone”, retrace ce passionné de voyages. “À mon retour à Mayotte, je déplorais le manque de moyens pour réserver facilement des activités”, se souvient-il.

Comme beaucoup d’entre nous, le trentenaire s’y prend souvent au dernier moment pour appeler les prestataires. Et il faut en plus les joindre un à un au téléphone… sans toujours réussir à avoir quelqu’un au bout du fil ! “Comme mon métier, c’est l’informatique et que je suis un peu sportif, l’idée m’est venu de créer une plateforme pour rendre accessibles ces activités, sans perdre de temps”, développe cet amateur de Crossfit qui vit aujourd’hui entre Mayotte et La Réunion.

I Love Mayotte, ou le début de l’aventure

Mais avant de se lancer dans l’aventure, l’entrepreneur commence par créer une page sur Facebook, I Love Mayotte. “L’idée c’était de stimuler un peu le désir, de rendre attractif le projet, avec des images de Mayotte. De créer un média social en somme, pour parler en bien du territoire”, explique-t-il. Bingo ! Créée en 2016, la page totalise aujourd’hui près de 5.000 abonnés. Une base solide sur laquelle le geek va pouvoir faire une première étude de marché, et sonder ses followers pour identifier les besoins sur l’île au lagon.

Sans surprise, la plupart des amateurs de sortie tombent d’accord avec ses propres conclusions : les réservations par téléphone, sans outil centralisé, compliquent un peu le processus. “Ce sont donc ces problématiques que j’ai souhaité adresser avec Maore Tour”. Un périple qui aura duré plus de trois ans ! En 2017, il sort en effet une première version du site web, non publique, pour faire tester son outil à quelques prestataires triés sur le volet.

Le Covid-19 freine la sortie du projet

Manque de bol, la pandémie du Covid-19 passe par là… repoussant à plus tard la sortie officielle de la plateforme. “Le projet s’est mis en pause et a très mal démarré car le tourisme était à l’arrêt”, soupire-t-il. Mais l’informaticien chevronné ne baisse pas les bras pour autant, et en 2021, le projet est à nouveau sur les rails, pour un lancement officiel dès juillet.

Une dizaine de prestataires déjà sur le site

Aujourd’hui, la plateforme est fonctionnelle et recense une dizaine de prestataires, avec qui Maore Tour joue le rôle d’un apporteur d’affaires. En échange d’une petite commission, le site autorise la réservation et le paiement sécurisé, avec un peu de publicité en prime, via Facebook ou Google avec Adsense. Pour les clients, l’offre est alléchante, puisque les prix proposés sont légèrement inférieurs à ceux pratiqués en temps normal. “Cette baisse de prix est compensée pour les prestataires par la sécurisation du paiement et la protection contre les clients qui se désengagent à la dernière minute”, précise Nadjmou Boina. Sans acompte, il n’est en effet pas rare que les candidats ne se présentent pas à une sortie. Un vrai manque à gagner pour les prestataires. “Imaginez, une activité à 90 euros, si cinq personnes ne viennent pas, c’est 450 euros de perdu ! Sans compter les repas qu’il faut préparer à l’avance”, calcule le pro de la programmation.

Bien sûr, Nadjmou Boina n’entend pas s’arrêter là, et espère bien travailler avec davantage d’entreprises sur l’île, et élargir l’offre aux restaurants et aux logements. “L’idée c’est aussi de redynamiser le tourisme”, assure-t-il. Et ainsi attirer une clientèle variée, issue des autres coins de l’océan Indien, notamment de La Réunion, “des gens qui viennent beaucoup à Mayotte en vacances et qui consomment des activités sur l’île”. Et pourquoi pas du reste du monde ?

Voir le site Maoré Tour

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