Passionné de jeux vidéos, Karim Abderemane vient de créer son entreprise individuelle dénommée KuléVR dont le but est de faire découvrir la réalité virtuelle à ses clients. Une technologie encore peu connue à Mayotte qui pourrait bien attirer l’attention des jeunes. Mais pour cela, il va falloir attendre la levée du confinement.
Non non, vous n’êtes pas en train de rêver, allongé tranquillement sur votre lit, au beau milieu de la nuit. Debout dans votre salon avec un casque vissé sur la tête, vous voilà transporté dans un autre univers. Bienvenue dans le monde fantastique de la réalité virtuelle ! Un plongeon possible grâce à une simple box mise à disposition par l’entreprise KuléVR, récemment immatriculée. Un nom tout sauf anodin puisque « kulé signifie là-bas, loin en swahili », précise Karim Abderemane, le fondateur de la société.
Passionné de jeux vidéos, le quadragénaire se lance dans cette aventure dans le but de proposer une occupation innovante aux jeunes de Mayotte. « Quand je suis arrivé sur le territoire en mai dernier, j’ai tout de suite trouvé que la jeunesse manquait d’activités accessibles. » D’où son idée de lier l’utile à l’agréable ou plutôt d’entremêler la technologie et le divertissement. Cerise sur le gâteau, l’entrepreneur se déplace même chez vous pour 40 euros de l’heure avec « sa tour de contrôle » pour que vous preniez part à cette expérience en famille ou entre amis. Seule condition : le nombre de joueurs est limité à 6 pour que chacun y goûte durant un temps relativement raisonnable.
Monter le cardio lors d’un combat de boxe
Mais concrètement, à quoi peuvent s’attendre les futurs joueurs ? « On est dans le monde, on est actif, ce n’est pas juste une manette devant un écran », souligne le Grand Comorien d’origine. Par exemple, « quand vous faites de la boxe, le rythme cardiaque augmente, c’est comme si vous faisiez du sport ». À l’instar de la Wii… Sauf que « c’est plus vivant », insiste-t-il. Et pour les moins sportifs, il y a la possibilité de faire une immersion dans les fonds marins au détour d’un film et de « nager » avec les tortues. « C’est comme si vous étiez en séance de plongée, c’est assez bluffant ! »
Seule ombre au tableau : le confinement l’empêche pour l’instant de se rendre chez ses clients, uniquement le week-end pour le moment, puisque Karim Abderemane est toujours employé dans la climatisation à l’heure actuelle. « Je me donne un an pour voir si la mayonnaise prend. Même si j’ai un travail à côté, je veux me donner le maximum de chance pour que ça marche. » Pour cela, il compte se rapprocher des mairies dans l’espoir d’organiser des rendez-vous avec la population. « La réalité virtuelle a aussi un volet pédagogique et peut être un moyen ludique d’apprendre, via plusieurs animations comme la visite du musée du Louvre. »
Des postes fixes et une salle dédiée ?
Et à l’avenir, il souhaite également acquérir d’autres machines pour entreposer des postes fixes, qui « offrent plus de sensations, car on est installés dans des fauteuils vibrants », dans des endroits stratégiques. Son regard se tourne alors tout naturellement vers le pôle culturel de Chirongui qui collerait parfaitement à son plan de déploiement. Avant de, pourquoi pas, bénéficier de sa propre salle dédiée à son activité professionnelle. Ambitieux, Karim Abderemane ne se pose aucune limite, à l’image de la base de données sur laquelle il peut télécharger régulièrement et sans compter de nouveaux jeux et films. « Il y en a une centaine de disponibles, je peux les renouveler à mon bon vouloir. » Prêt pour la simulation ? Il ne vous reste plus qu’à enfiler le casque !