Ce mardi, la première édition du séminaire « Femmes en action », organisé par l’association Femmes d’avenir – Women and Opportunities, se tient de 8h30 à 11h dans les locaux de Mayan’art, à M’gombani, Mamoudzou. Eirini Arvanitopoulou, vice-présidente de l’association, revient sur les objectifs de ce séminaire et de son association.
Flash Infos : Que va-t-on trouver au programme de ce premier séminaire organisé par votre association ?
Eirini Arvanitopoulou : Notre association a été lancée récemment, et toute cette année, on a travaillé sur plusieurs chantiers pour faire avancer nos missions. Lors de ce séminaire, il s’agit surtout de les présenter et d’amorcer la dynamique de 2024. Notre association œuvre dans quatre secteurs d’activité. Nous faisons de l’accompagnement sur tout ce qui est entreprenariat au féminin, mais pas que. Il s’agit aussi d’accompagner les femmes dans la prise de pouvoir sur leur vie. Cela ne passe pas forcément par l’entreprenariat, cela peut passer par le fait de trouver un travail ou même de s’engager dans la politique. Il y a aussi un axe sur la formation, parce qu’il y a beaucoup de femmes qui veulent se former, monter en compétence, se réorienter. Il y a un autre axe qui passe par une WebTV ayant pour but de booster les femmes, qui vont pouvoir voir qu’elles ne sont pas seules, qu’il y a d’autres femmes qui ont les mêmes problématiques qu’elles. On veut leur donner confiance grâce à ça. Et le dernier axe, c’est la mise en réseau avec la zone de l’océan Indien. Par exemple, ce mardi, on va présenter un partenariat qu’on a mis en place avec le réseau des Femmes entrepreneures du Cameroun.
F. I. : Pourquoi la nécessité de créer cette association s’est imposée en 2021 ?
E.A. : Le 8 mars 2021, il y avait un webinaire avec des femmes entrepreneures de Mayotte, de métropole et d’ailleurs qui ont dit que c’était bien de voir qu’il y avait des talents, mais qu’il y avait besoin de travailler ensemble, d’avoir un espace dédié. On a voulu lancer cette association pour répondre à ce besoin, tout en travaillant avec les dispositifs complémentaires comme l’association couveuse d’entreprise Oudjerebou, qui a le réseau « Marraines & Moi », qui intervient pour présenter son projet lors de notre séminaire, et dont nous sommes partenaires. Nous voulons travailler en complémentarité. Nous avons fait le lancement officiel de l’association le 8 mars 2023. On a un peu tardé à organiser cet événement, avec toutes les problématiques que rencontre l’île, mais là, on s’est dit que le mois de décembre était le bon moment pour lancer l’année 2024. Aujourd’hui, nous comptons plus d’une cinquantaine d’adhérents.
F. I. : Lors de ce type d’événement, le public est souvent essentiellement féminin. Est-ce que les hommes sont attendus lors de votre séminaire ?
E. A. : Et bien, on a déjà des hommes adhérents, comme Toibrane Mogne Daho, le gérant de Mayan’art Studio, qui nous met à disposition ses locaux car il croit en l’entreprenariat au féminin. Il pense que les femmes ont besoin d’être soutenues. Il y a aussi Chafion Madi qui nous accompagne sur notre émission de WebTV. Il y a beaucoup d’hommes qui sont conscients que les femmes entrepreneures, et les femmes mahoraises de manière générale, ont beaucoup de potentiel. Ils sont conscients que leur quotidien est très lourd, qu’il y a beaucoup de charges et qu’ils ont besoin de prendre conscience de cela.
F. I. : En effet, la vie d’une femme entrepreneure est particulièrement chargée…
E. A. : Tout à fait. Par exemple, j’étais à un événement consacré au business à Mayotte récemment. J’ai trouvé cela dommage que, sur scène, il n’y ait que des hommes. Ils racontaient que pour être entrepreneur, ils devaient travailler jusqu’à minuit, que leurs femmes râlaient parce qu’ils n’étaient pas présents. Et, pour avoir échangé avec plein de femmes entrepreneures, pour un podcast que nous allons présenter au séminaire, ce qui ressort c’est que les femmes culpabilisent parce que le temps qu’elles passent à être entrepreneure, c’est du temps qu’elles ne passent pas avec leurs enfants. Ce ne sont pas les mêmes problématiques qui ressortent entre l’entreprenariat au féminin et au masculin. Ce ne sont pas les mêmes réalités, pas la même charge mentale. D’où la nécessité d’avoir créé cet espace à travers notre association.
Ce mardi 5 décembre, de 8h30 à 11h, dans les locaux de Mayan’art, à M’gombani, Mamoudzou, Séminaire « Femmes en action ». Celui-ci est ouvert à tous et pourra également être suivi en par visioconférence.