Alfa Moussa vient de créer sa société de photographie et vidéographie par drone. Passionné par les images aériennes, ce jeune originaire de Chiconi entend en faire son métier. Pour cela, il doit tout mettre en oeuvre pour séduire le marché mahorais qui n’est pas habitué à une telle pratique.
“J’ai beau réfléchir, je ne me souviens même pas de quelle manière j’en suis arrivé aux drones.” Ces mots sont ceux d’un passionné. Étudiant, Alfa Moussa se lance dans les images capturées par les drones en 2014. “J’ai commencé en métropole où j’achetais des drones à 600-700 euros. Il s’agit d’un budget conséquent mais c’est ce que je voulais faire. Je séchais même les cours pour passer plus de temps avec les drones”, sourit-il. Malgré son DUT en comptabilité en poche, la passion du drone ne le lâche pas. Dans l’hexagone, villes, offices de tourismes ou encore entreprises le sollicitent pour faire des images. Des compétences reconnues même au-delà des frontières françaises puisqu’il travaille également en Espagne.
Mais son succès au niveau national ne lui fait pas oublier son île natale. “Lorsque je venais en vacances à Mayotte, j’organisais des fly test de drones. C’est-à dire-que j’invitais les jeunes à venir découvrir ce que c’est.” Il y a tout juste un mois, Alfa décide de rentrer définitivement à Mayotte afin de se rapprocher de ses parents. Il saute alors sur l’occasion pour développer son activité. Il passe toutes les formations obligatoires et demande les certifications nécessaires afin de pouvoir professionnaliser officiellement sa passion.
Conquérir le marché public : mission impossible ?
Alfa établit alors une liste des instituions, associations, organismes avec qui il pourrait travailler. Mais sur place, le jeune de Chiconi réalise que le marché mahorais, pauvre dans le domaine, n’est pas aussi réceptif qu’il ne le pensait. Il se rend compte assez rapidement que “le drone n’est pas très connu à Mayotte”. Il répond alors à des contrats de professionnels pour des mariages ou de la modélisation, mais cela ne lui suffit pas.
Le jeune homme de 24 ans vise le marché public qui est assez réticent à l’idée de faire appel à un professionnel pour des images aériennes. “Pourtant, en métropole cela se fait couramment et assez facilement. Ici, les entreprises, les offices de tourisme et les villes ne sont pas très coopératives, mais je ne lâche rien car je sais que je peux leur être utile et que ça va payer”, déclare-t-il. Alfa souhaite notamment collaborer avec les entreprises spécialisées dans le BTP. Les images faites avec les drones peuvent leur permettre de suivre les chantiers et d’avoir une vision globale. Une pratique courante dans l’hexagone, mais quasi inexistante à Mayotte…
Surveillance aérienne en perspective ?
Il veut également séduire la préfecture à travers son projet d’inspection aérienne. “L’idée est de faire de la surveillance par drone, des zones sensibles où il y a régulièrement des affrontements. Les drones permettent de faciliter l’identification des individus puisque l’on peut zoomer jusqu’à 30 fois avec certains modèles”, explique-t-il. En attendant de voir ses projets se concrétiser, il travaille déjà avec lOulanga na Nyamba qui lutte contre le braconnage. Le projet n’est encore qu’à ses balbutiements mais l’association souhaite renforcer la surveillance des tortues en faisant appel aux images aériennes qui donnent une vue d’ensemble.
Les offices de tourisme pourraient également être de bons clients pour le jeune homme, mais elles peinent à mettre la main à la poche. “Elles ont encore du mal à proposer des contrats aux professionnels, car elles cherchent surtout des images gratuites. Mais nous cherchons de quoi vivre.” Malgré tout cela, Alfa reste tout aussi motivé qu’à ses débuts. Il sait qu’il peut tirer son épingle du jeu grâce au développement de l’île.
Comment contacter Alfa Moussa ?
Vous pouvez joindre Alfa Moussa pour tous types de prestations sur ses réseaux sociaux et par e-mail.
Facebook : Java Production
Instagram : @javaproduction_chiconi
E-mail : Javaproduction-Chiconi@outlook.fr