Une syndicaliste parisienne au chevet de la Sodifram

Les salariés grévistes de la Sodifram entament leur deuxième semaine de grève.
Mécontents du sort réservé à huit employés de la société de grande distribution, dont 5 délégués syndicaux, les grévistes réclament l’arrêt de la procédure de licenciement et la réintégration des personnels à leur poste.
La direction ne souhaitant pas faire de commentaire sur cette affaire, c’est donc la Dieccte qui, depuis la semaine dernière, enquête sur la procédure afin de déterminer si elle est illégale comme le prétend FO.

Le syndicat FO, qui mène le mouvement, a transmis le dossier à Paris qui a ainsi envoyé un émissaire en la personne de Carole Desiano, secrétaire fédérale en charge de la grande distribution.
Arrivée ce week-end, la syndicaliste s’est rendue lundi à la préfecture de Mamoudzou pour y rencontrer la sous-préfète Sylvie Espécier afin de la sensibiliser au conflit.
“Ce n’est pas une affaire négligeable, elle concerne la plus importante société de distribution de l’île et en cas de problème cela pourrait déstabiliser l’île, il en est de la responsabilité du Préfet également” expliquait hier matin le secrétaire départemental de FO, El-Anziz Hamidou.

Tous de rouge vêtus, les grévistes étaient rassemblés devant le dépôt frais de la Sodifram à Kawéni et c’est en coeur et en chansons qu’ils ont formé un cortège vers la Préfecture à Mamoudzou.
Là-bas, Carole Desiano a souhaité exposer les raisons de sa venue, et alerter la préfecture sur ce conflit qui perdure, si elle a trouvé une oreille attentive, la préfecture a tenu à rappeler qu’elle n’avait pas “à interférer dans ce dossier”.
Mme Desiano s’est aussi manifestée auprès de la direction de la Sodifram afin de rencontrer Ersi Volonakis, présidente du groupe, dans les meilleurs délais.
Le syndicat FO s’est par ailleurs attaché les services d’un avocat de la place, Me Yanis Souhaïli, “pour nous orienter, nous défendre et protéger nos intérêts légitimes” soulignait le secrétaire départemental.
Pour ce dernier la manoeuvre de la direction est claire, par le licenciement de ces cinq délégués syndicaux et trois militants FO, “elle souhaite écarter le syndicat de la société juste avant les élections syndicales qui auront lieu en décembre”, pour la FGTA-FO, il s’agit plus généralement d’une atteinte à la liberté syndicale.
Depuis le début du conflit les responsables du groupe de grande distribution ont choisi de ne pas commenter l’affaire.

Hier, les grévistes étaient une cinquantaine à défiler dans les rues du chef-lieu, entre 150 et 200 selon les responsables de Force ouvrière.

M.C.

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