Ca ne vous a peut-être pas échappé mais depuis mardi dernier, des spots de campagne électorale sont diffusés le midi et le soir sur les écrans et les ondes de la télévision et radio publique locale. Depuis deux semaines, une équipe d’une petite dizaine de techniciens et un représentant du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) sont venus avec des centaines de kilos de matériel, épauler les effectifs de Mayotte 1èrepour la réalisation de ces spots.
Mayotte ne disposant pas des techniques derniers cris et afin de donner des moyens dignes de ce nom au 101e département, l’État a lui proposé ce dispositif entièrement pris en charge, pour réaliser les vidéos de présentation des candidats et de leurs programmes. Pour ces élections départementales 2015, Mayotte est le seul département bénéficiant de ce programme. Pourquoi, le territoire n’investit-il, donc pas dans ce matériel qui lui manque? Pour Eric Loosveldt, la réponse est simple : « la régie fly autrement dit la régie mobile, est composée des bancs de montage audio et radio, d’une régie image-son ou encore des plateaux ce qui représente du matériel coûteux, rapidement obsolète et qui serait dur à rentabiliser sur un si petit territoire que Mayotte », argumente-t-il. Et pour maîtriser ce matériel, des moyens humains de métropole étaient indispensables.
Tous les candidats n’ont pas accès à ce service
À ne pas confondre avec les émissions de débat, ces clips de campagne sont des tribunes libres pour les candidats. Réglementé par l’article L462 du code électoral, le temps de parole sur ces supports audiovisuels est réparti entre deux catégories de candidats. La première concerne les élus sortants rattachés à un parti politique. Ces derniers disposent de trois heures d’antenne alors que la seconde catégorie composée des autres candidats rattachés à un parti, ne bénéficient eux que de 30 minutes de passage. Quant aux candidats sans étiquette, ces derniers n’ont pas le droit d’accéder à ce privilège, y compris au second tour.
Pourquoi une telle différence de traitement? « C’est la loi, seuls les partis qui présentent des candidats y ont le droit », répond simplement Albin Soares-Couto, chef du département pluralisme et déontologie de l’information au CSA. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le très grand nombre de candidats au prochain scrutin dans l’île n’en est pas la raison.
« La règle est la même dans tous les autres départements et territoires ultra-marins », explique Albin Soares-Couto. Si cette réglementation semble étrange pour l’électeur lambda, il n’a jamais été question au parlement, de modifier ce texte à l’heure actuelle.
Le CSA surveille le temps de parole électoral
Malgré cela, les candidats indépendants ont tout de même accès aux débats organisées par les médias audiovisuels. Le CSA veille à ce qu’un temps de parole équitable soit donné à chaque liste par canton. Depuis le 9 février, les chaînes de télévision et radio doivent envoyer régulièrement des relevés que l’institution analyse. En cas de non-respect de cette équité, elle en avise le média concerné et lui demande de combler le déséquilibre.
Quant au coût de l’opération, il est impossible de le savoir avant ou pendant le scrutin. Tout dépend du nombre de spots différents demandés par les candidats qui peuvent en disposer de trois maximums pour le premier tour. La dose de travail pour les techniciens n’étant pas la même entre un et trois clips, les comptes seront effectués par le CSA après l’élection et accessibles à tous sur son site.
« Il n’y a pas de budget fixe et étant donné sa variabilité, il est difficile d’avancer un chiffre », argumente Éric Loosveldt. Mais on jure du côté de France Télévision que ce type d’opération coûte moins cher que la réalisation d’une simple émission tournée et réalisée en métropole. « On a une exigence en termes de budget contraint car c’est l’État qui finance et nous faisons tout pour que le coût de production soit le plus bas possible », argumente le représentant du CSA avant de conclure, « c’est une des raisons pour laquelle nous essayons de recourir aux moyens humains locaux pour réduire ces dépenses ».
G.D
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