L’Adie et Pôle emploi sont partis d’un constat : avec plus de 12 000 demandeurs d’emploi à Mayotte, il n’y a pas assez d’offres et ainsi « pas de place pour tout le monde ». Mais le salariat n’est la seule alternative à la reprise d’activité, il y a également la création d’entreprise, et c’est bien ce qu’entend valoriser les deux structures partenaires. « Dans tous les territoires français confondus, c’est à Mayotte que l’Adie est la plus active. La micro-entreprise est une bonne alternative qui convient bien aux mentalités mahoraises », explique Jérôme Trinelle, à l’Adie.
L’année dernière, l’association de microfinance a financé et suivi 1031 personnes, pour un budget de 6 millions d’euros. « L’objectif est de donner envie aux demandeurs d’emploi d’entreprendre et ainsi d’élargir leurs horizons, grâce au micro-crédit ».
Récompenser les entrepreneurs
La semaine du micro-crédit vient de s’achever et 500 demandeurs d’emploi ont pu être orientés vers l’Adie. De plus, pour montrer que les entrepreneurs ont du talent, un concours national, « Créadie », a été organisé. Les créateurs d’entreprise de la France entière ont pu concourir dans 3 catégories, le développement durable, le développement économique et le développement humain. Et pour la deuxième année consécutive, surprise, c’est un entrepreneur mahorais qui remporte la palme d’or. « C’est un signal fort, cette catégorie n’est pas anodine, c’est emblématique du message que Mayotte veut lancer en France et dans le monde entier », souligne Catherine Barbaroux, la présidente de l’Adie. « J’ai pu constater un dynamisme, une confiance et une envie de réussir en me baladant ici », s’enthousiasme-t-elle, « il fait lever la caricature de la micro-entreprise miteuse, mais je ressens aujourd’hui un sentiment de grande confiance vis à vis des potentialités de ce que l’on peut faire ensemble ».
Hassani Soulaimana (Aromaoré), lauréat
Cette année, c’est Hassani Soulaimana, grâce à son entreprise Aromaoré qui a remporté le prix « développement durable » et reçu un chèque de 3000 euros. En 2014, Abdallah Bacar avait été lauréat dans la même catégorie et avait même gagné le grand prix des internautes, qui se déroule depuis lundi et jusqu’au 20 mars. Sur le site Facebook de l’Adie, tout le monde est effectivement invité à voter pour son entreprise préférée. Celle qui rassemblera le plus de vote se verra offrir un chèque supplémentaire de 2500 euros.
« Le taux de remboursement est phénoménal à Mayotte, il y a moins de 1% de perte finale », se réjouit la présidente de l’Aide, « une relation de confiance s’est établie. Nous représentons une chaîne de valeurs et chacun apporte son soutien et son dynamisme ». Cette dernière a tenu à féliciter l’ensemble des partenaires, tels que la boutique de gestion, qui soutiennent et accompagnent les entrepreneurs dans leur création d’entreprise.
Catherine Barbaroux a conclut la signature de partenariat en soulignant la cohérence et l’optimisme que révèle les chiffres, « les chiffres de croissance de l’Aide sont très encourageants, surtout à Mayotte et je me demande même si je vais réussir à partir », plaisante-t-elle. La présidente de l’Adie est repartie dans l’après-midi, avec une escale de quelques jours à La Réunion, avant de rejoindre Paris.
Raphaëlle Bauduin
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