Une chanson pour raconter sa propre histoire. Une histoire comme tant de filles peuvent en vivre. Une histoire d’un coup de foudre, d’un amour envers un homme. Celui qui aurait pu être le bon, celui qui aurait demandé sa main à ses parents. C’est d’ailleurs ce qu’elle lui demande : “va faire hodi chez mes parents et tu seras bien accueilli”. Bien évidemment, il ne le fera pas.
Ce titre phare, entendu en boucle actuellement, raconte cette déception amoureuse. Mais un titre déjà entendu sur internet.
En effet, cela fait deux ans que le clip est présent sur YouTube. “C’est pour préparer la sortie de l’album”, révèle l’artiste.

Aujourd’hui, le titre a été vu plus de 86 000 fois. Un succès donc. Il a fallu trois ans pour qu’il voie le jour, avec l’aide de la commune de Dembéni, du Crédit Agricole et du sénateur Thani Mohamed Soilihi, un ami, dit-elle.

Reconnaissante, elle n’oublie pas de remercier ses soutiens surtout en pensant à la difficulté de sortir un album. Elle révèle y avoir mis toutes ses économies. Après la sortie de son premier album “Mtrumama karemwa” en 2011, la chanteuse continue avec ses textes engagés.

Saandati parle d’amour dans ses chansons, mais elle traite également de la douloureuse traversée en kwassa, du sida, de la grossesse précoce, etc.
“Pour moi les autorités françaises comme comoriennes sont responsables de la mort des gens qui tentent de traverser l’océan pour rejoindre Mayotte”.

Pour l’heure, l’album reçoit un accueil plutôt chaleureux, notamment le titre éponyme “Mwana baba” qui est repris dans les mariages.

2015, Sandati sera au festival de Sauti Za Busara

Une récompense pour la chanteuse : Récemment, elle était en résidence artistique avec les violons de Zanzibar. Au mois de février 2015, ils devraient se produire ensemble à Zanzibar dans le cadre du festival de Sauti Za Busara et peut-être qu’un album sera également enregistré, elle laisse planer le mystère.

La résidence artistique s’est déroulée chez Kolo à Dapani, à l’Autre bout de l’île, avec l’aide de Del, l’organisateur du festival Milatsika.
Une rencontre rendue possible par le financement du service culturel de la préfecture. Un album est fait de duos avec Baré, Bodo ou encore d’autres talents à découvrir.

Sandati, une chanteuse engagée, touchée par le délaissement du secteur culturel dans l’île. “J’ai l’impression que l’on est en train de tuer la culture à Mayotte”, dit-elle, visiblement affectée. L’employée du conseil général qu’elle est n’hésite pas à critiquer et fustiger le département quant à la situation culturelle de l’île.
Connue pour ne pas avoir la langue dans sa poche, Saandati est pourtant d’une profonde tendresse.

Kalathoumi Abdil-Hadi