Un nouveau « Contrat de ville » en discussion

La presse ne sera pas aux premières loges des deux jours de formation sur la politique de la ville qui débutent ce mercredi à Mamoudzou. L’enjeu de ces discussions qui réunissent les acteurs du conseil général, des collectivités locales et des services de l’État est pourtant essentiel pour préparer les acteurs à « construire le développement social urbain de Mayotte », a indiqué Laetitia Delahaies, la directrice de la Politique de la ville de Mayotte.

La loi de programmation du 21 février 2014 pour la ville et la cohésion sociale recentre en effet son champ d’intervention. Le département devra donc s’adapter en définissant une nouvelle « géographie prioritaire » suivant le critère unique calculé sur la base du niveau de revenu médian.

Ce qui suppose de faire le bilan des contrats urbains de cohésion sociale « CUCS » au nombre de dix sur l’île (Mamoudzou, Koungou, Pamandzi, Bandrélé, Chiconi, Mtsamboro, Sada, Tsingoni, Bouéni, Kani). Il devra également s’interroger sur les conditions de la mise en oeuvre de la réforme pour mieux préparer un contrat de ville qui répond aux nouvelles orientations : concentrer les moyens sur les territoires prioritaires, faire participer les habitants « à la réflexion autour des projets de renouvellement urbain » et impliquer l’État et les collectivités territoriales.

Au terme de ces deux journées de formation et d’échanges, les acteurs devraient aboutir à une vision partagée sur les grands axes de la réforme afin de définir un contrat de ville qui traitera des enjeux de cohésion sociale, de renouvellement urbain et de développement économique.
Ce qui suppose de mobiliser l’ensemble des politiques publiques d’éducation, d’emploi, de justice, de sécurité, de transport, de santé afin de lutter efficacement contre les inégalités.

Pour la directrice de la politique de la ville de Mayotte, cette session est la deuxième avant la publication du décret d’application qui devrait ouvrir la voie à la mise en oeuvre de la reforme dès le début 2015.

Pour rappel, lors de sa visite à Mayotte en novembre dernier, Naïma Charaï, présidente de l’ACSé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’Égalité des chances) avait indiqué 225 projets accompagnés par la politique de la ville à Mayotte et annoncé 2 millions d’euros dédiés aux initiatives en faveur de la jeunesse pour l’année 2014. Les Cucs ont permis de financer notamment des actions d’alphabétisation, de soutien scolaire, de formation pour les pêcheurs, de formation d’animateurs socioculturels, la scolarisation et le transport des enfants handicapés, des ateliers éducatifs, des chantiers d’insertion, etc.

KES

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