C’est non sans un certain soulagement que la Directrice de la société Mayotte Channel Gateway, Madame Ida Nel, s’est exprimée à l’issue de la décision du tribunal administratif de Mamoudzou. Ce procès qu’elle avait elle-même initié afin de dénoncer l’occupation illégale de la Smart sur le port de Longoni et de reconfirmer publiquement ses statuts à la fois de délégataire du port, mais également de manutentionnaire. Car c’est bien sur ce dernier point que résidait, depuis près d’un an, la source des conflits entre les deux sociétés. Pour rappel des faits, la Smart reprochait à la MCG de vouloir à la fois être gestionnaire du port, mais également manutentionnaire ; un monopole jamais rencontré en près de 40 ans d’activité que les représentants de la Smart qualifient : “similaire à un régime de dictature et non de démocratie”.

30 jours pour quitter les lieux
L’ordonnance du tribunal administratif a tranché donnant ainsi raison à Madame Ida Nel quant à l’illégalité de la présence de la société Smart sur le domaine public du port de Longoni. Par ailleurs, ayant acquis à ses propres frais de nouvelles grues, la société MCG se voit enfin autorisée à les conduire. Tâche qui, à ce jour, incombait exclusivement la Smart par décision du Conseil Départe-mental. Priée sous trente jours de quitter les lieux, la Smart se voit redevable à hauteur de 5000 euros par jour de retard. Il est à noter qu’un recours aux forces de l’ordres pour motif d’expulsion peut être autorisé à la demande du gestionnaire du port. Pouvant enfin exercer ses fonctions de manutentionnaire, la MCG espère ainsi retrouver une ambiance de travail sereine. Rappelant avant tout que son souhait n’a jamais été question d’entrer en conflit avec la Smart, Madame Nel maintient sa proposition d’embauche pour les salariés concernés de moins de soixante ans et ce, aux mêmes conditions de salaires.

Assommés, mais pas résignés
“Déçus et sidérés” c’est en ces termes que les représentants du comité de pilotage intersyndical de la Smart se sont exprimés avant de se réunir d’urgence, vendredi dernier, 17h. Souhaitant avant tout agir avant qu’une quelconque décision trop hâtive de l’ensemble des 196 salariés ne soit prise, une demande de table ronde avec le Conseil Départemental a été formulée et validée. “Une délégation de six personnes doit être reçue aujourd’hui pour une demande d’explications et d’attribution de ce fameux titre de présence”, nous a confirmé Monsieur Ahmed Touleib, membre du comité. 

Par ailleurs, une réunion de préparation de grève générale, à l’appel de la CGTM a, devrait se tenir aujourd’hui à 9h, afin de revendiquer un statut de “Port-d’Etat” pour le développement de l’activité économique et portuaire de Mayotte.

MLG