C’est une page qui se tourne et le moins que l’on puisse dire, c’est que les voyageurs mahorais entrent enfin dans le 21è siècle. Chacun y va de son commentaire : « c’est grand », « c’est joli », le regard émerveillé tant on n’y croyait plus. Comme l’a précisé l’ancien député Mansour Kamardine, croisé justement alors qu’il prenait un vol d’Ewa hier, « c’est la concrétisation d’un long combat ».
L’homme politique, proche de Jacques Chirac se souvient de la petite phrase assassine d’un certain Dominique Perben, alors ministre des Transports : « Il m’avait rétorqué que 10.000 m² c’était trop pour un si petit territoire ! Il faut maintenant que l’on s’attelle à la piste longue… »
Au final, ce ne sont que 7.000 m² qui ont été accordés pour la construction de ce nouvel aéroport, contre 2.000 m² pour l’actuel.
Pour les voyageurs en partance, ce ne sont pas moins de treize banques d’enregistrement qui se dressent face à l’entrée principale. Bien qu’elles ne seront que rarement ouvertes simultanément, cela devrait considérablement réduire l’attente, tout comme les trois bureaux de la police aux frontières pour le contrôle des papiers administratifs. À l’aérogare d’arrivée aussi, deux carrousels à bagages devraient améliorer le temps d’attente.
Dès aujourd’hui le chassé-croisé des automobilistes devrait s’intensifier aux abords de l’aérogare, puisque tous les enregistrements pour les vols se feront dans la nouvelle aérogare.
Les taximen aussi se préparent à faire face aux flux de passagers, mais seuls 25 des 74 professionnels ayant signé la charte de qualité ont décroché un badge leur donnant accès à l’allée réservée. Les voyageurs qui affectionnaient de laisser leur véhicule sur le stationnement de l’aéroport durant leur séjour à l’extérieur devront désormais s’acquitter d’une somme allant de 50 centimes pour les trois premières heures à 318€ pour un mois !
Les commerçants ont eux aussi pris possession des sept espaces qui leur ont été réservés, et sont dans l’ensemble ravis. « Nous prévoyons un raz de marée ces jours-ci avec l’effet de nouveauté et nous sommes sûrs que les curieux vont se déplacer » espère M. Pichard, responsable de la Boutik’air qui a vu sa surface quadruplée avec la nouvelle aérogare.
Des travaux restent encore à faire pour que l’espace devienne un vrai lieu de promenade, puisqu’un jardin luxuriant est prévu, de même que le fameux hôtel trois étoiles qui devrait voir le jour en 2015.
Oubliée donc la pluie de critiques qui s’était abattue sur le projet architectural lorsqu’il avait été présenté par le groupement d’architectes.
Les cabinets REC Architecture de Toulouse, DRLW d’Alsace et le Mahorais AMA, s’étaient attiré les foudres de la population qui ne voulait pas d’un « aéroport en bois ». Aujourd’hui, les Mahorais, habitués aux « constructions provisoires », peuvent se rendre compte de la solidité du bâtiment, et de son intégration dans l’environnement paysager.
La SNC Lavalin, gestionnaire de l’aéroport depuis maintenant trois ans s’est fixé comme objectif une affluence de 600.000 passagers annuels d’ici 2026, contre 300.000 actuellement.
L’inauguration de l’aéroport Marcel Henry devrait se faire en présence du président François Hollande et la date du 28 juillet est d’ores et déjà avancée.
M.C.
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.