Novembre 2008 – Comores : La tentation des pétrodollars

Donner à l'économie une impulsion, notamment grâce au programme "habitat" qui permettrait au pays d'entrer durablement dans une phase pérenne de croissance, c'était l'une des promesses de campagne d'Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, l'actuel président de l'Union des Comores. Force est de constater l'échec cuisant de la politique économique du Foundi. Aux dires de beaucoup de Comoriens, la situation est pire aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été. Les salaires de la fonction publique ne sont plus versés depuis février, la cherté des produits s'est accrue, les pénuries de carburant s'enchaînent, les nombreuses coupures d'électricité cassent le dynamisme des activités humaines et économiques, et le contexte international n'arrange rien. La révolution annoncée du mode de gouvernance n'a finalement pas eu lieu – la masse salariale des fonctionnaires représente 1,5 milliard de francs comoriens, soit 70% du budget de l'État – et la corruption continue de gangrener un pays qui souffre d'une gestion chaotique de ses maigres ressources.

Les nombreux défenseurs d'Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, élu en 2006, nuancent cependant ce constat. "Le président a fait le choix de relayer l'économie au second plan", avance un partisan de celui que beaucoup surnomment l'Ayatollah. L'homme a en effet monopolisé tous les efforts de la première moitié de son mandat vers un seul et unique objectif : ramener l'île d'Anjouan dans le giron de l'Union et casser définitivement les velléités séparatistes. Un combat politique, il est vrai compliqué au vu de l'Histoire et du contexte politique interne, que le président de l'Union a gagné, qui plus est de manière quasi pacifique, ramenant du même coup un élan de cohésion et d'unité entre les trois îles. Une victoire qui contribue encore aujourd'hui à donner au président Sambi une légitimité aux yeux du peuple comorien, malgré une atonie généralisée de son gouvernement et une absence inquiétante de perspective.

Pourtant, dans l'ombre de l'inertie de la politique économique, un groupe d'investisseurs étrangers n'a eu de cesse d'oeuvrer, à tel point que les premières réalisations de leurs nombreux et faramineux projets interpellent désormais le visiteur, comme l'habitant. Un aéroport flambant neuf, ici une banque fédérale, là un hôtel de luxe… A Moroni, tout le monde ne parle que d'eux. "Ils sont partout, ils rachètent des hôtels, des sites touristiques, amènent des hélicoptères et des avions, construisent des banques et impriment même un journal", livre avec perplexité un chauffeur de taxi.

"Ils", ce sont les membres du consortium Comoro Gulf Holding (CGH), une dizaine d'investisseurs koweïtiens, saoudiens et libanais. Présidé par Bachar Kiwan, consul des Comores au Koweït et influent homme d'affaires franco-libanais, le CGH est amené par le fils du ministre de la Défense du Koweït, le Cheick Sabah Jaber Mubarak Al-Sabah, qui détient 30% du capital de la holding.

 

12 millions de dollars pour un premier hôtel de luxe

 

La discrétion du groupe n'a d'égal que sa redoutable efficacité. D'ici la fin de l'année, Comoro Gulf Holding inaugurera la première phase de l'Itsandra Beach Hotel, anciennement le Touristique hôtel, situé au nord de Moroni. Un luxueux complexe d'une capacité de 23 chambres, une trentaine de bungalows, doté d'une marina, d'un bar et d'une salle de conférences. Dans un an, la deuxième phase gréera au complexe 50 chambres supplémentaires, deux piscines, une boite de nuit, un casino, un centre de plongée, une salle de sport, et deux cafés-bars. Coût total de l'opération : 12 millions de dollars.

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Bachar Kiwan, grand magnat de la presse du monde arabe, souhaitait également "combler le déficit de communication et d'information au niveau local", selon Ahmad Jaroudi, directeur général de la holding. Un souhait aussitôt exaucé, puisqu'il y a deux mois sortaient dans les kiosques comoriens les 30 premières pages de l'hebdomadaire d'information général Albalad. Écrit en français et en arabe, imprimé au Liban, le support changera de périodicité pour devenir un quotidien dès le mois de janvier, lorsque la nouvelle imprimerie basée à Moroni, elle aussi propriété de la holding, sera opérationnelle, et de nouveaux magazines devraient fleurir les kiosques. "Ils ont débauché cinq de mes meilleurs journalistes", regrette le rédacteur en chef d'Al Watwan, l'organe de presse du pouvoir.

De plus, le gouvernement comorien vient de leur octroyer une licence complète pour tous les services de télécommunication. "D'ici trois mois, nous serons le deuxième opérateur sur le marché, avec une offre téléphonie mobile et internet", conclut le directeur général.

Ahmad Jaroudi est Libanais. L’homme a déjà une grande expérience de la finance internationale. Ancien membre de Gimco, une holding présente en France et au Liban, il a ensuite créé une des plus grandes sociétés immobilières du pays du Cèdre. "En 2005, j'ai quitté mon pays à cause des troubles politiques. C'est à ce moment qu'on m'a proposé de devenir directeur général de CGH".

 

"Faire de Moroni un hub aéroportuaire régional"

 

Conscient que les multiples activités du groupe suscitent la curiosité, il tient à prévenir : "Nous sommes des investisseurs, pas des politiciens. Nous ne représentons personne à part nous-mêmes. Ni la Ligue Arabe, ni le Koweït, tout le monde peut rejoindre notre capital. D'ailleurs, beaucoup d'Européens s'intéressent à nos activités. Il y a un potentiel vierge ici, avec une contrepartie, l'absence d'infrastructures, et donc un risque. Notre rôle est double. D'une part, nous essayons d'aménager des structures et un cadre qui soient propices aux investissements, et d'autre part nous proposons des partenariats de capital à tout investisseur qui se manifeste. De plus, nous faisons intervenir des opérateurs spécialisés pour chacun de nos projets. Enfin, nous n'agissons pas en envahisseurs puisque nous intervenons dans le cadre d'un accord signé en 2006 avec l'ancien chef de l'État, Azali, autour de cinq projets majeurs : la création d'une banque, le projet touristique du lac Salé, le port en eau profonde de Moroni, une activité de télécommunication et la création d'une compagnie aérienne".

Ainsi, la Banque fédérale des Comores devrait être livrée dans quelques mois. Avec un capital de 10 millions d'euros, elle proposera "toutes les activités et les services bancaires que l'on retrouve à travers le monde". "C'est un outil indispensable pour faire venir des investisseurs, car il va considérablement raccourcir les délais de transaction et favoriser la dynamique des projets locaux", commente M. Jaroudi. CGH aurait déjà recruté une vingtaine d'employés pour faire tourner son établissement bancaire, situé au coeur de la capitale, place de France.

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"Faire de Moroni un hub régional". Si la déclaration peut prêter à sourire, les moyens consacrés par le consortium pour que la Grande Comore attire les majors de l'aviation commerciale mondiale imposent le sérieux. "Nous devrions être opérationnels d'ici trois mois. Il reste quelques points à éclaircir concernant les droits de trafic, mais nous avons déjà le premier des trois avions qui composera notre flotte de départ."

Et la stratégie est implacable. Deux avions pour une desserte régionale quotidienne entre Madagascar, Mayotte, la Réunion et Maurice qui captent et rabattent un flux de voyageurs vers Moroni, et un long courrier pour décoller vers Paris, Marseille ou Dubaï. L'Etat sera également de la partie, avec 25% des parts d'Air Comores International.

 

 

Un projet touristique pharaonique au lac Salé

 

Et si toutes ces ambitions et les sommes abyssales qu'elles nécessitent pour être réalisées peuvent donner le tournis au commun des mortels, elles ne sont rien en mesure du module phare de CHG : le projet touristique du lac Salé. Sept années seront nécessaires à la holding financière pour aménager, sur plus de 1.250 hectares, l'un des plus grands complexes touristiques de l'océan Indien. L'ambition est affichée, et les moyens prêts à y être consacrés. Rien que pour doter le site des infrastructures de base (eau, électricité, réseau routier…), CGH estime devoir débourser 200 millions de dollars.

Le module s'articule autour de quatre phases distinctes de réalisation. La première sera purement touristique, avec la création d'hôtels et de résidences locatives en bord de mer, comprenant l'aménagement d'une marina, de restaurants et de bars. La deuxième sera consacrée à la construction de résidences, la troisième à leur commercialisation. La quatrième est à la hauteur de la démesure des îlots artificiels de Dubaï : créer toutes les infrastructures nécessaires et superflues au développement de l'activité humaine. Des centres commerciaux, des hôpitaux, des commerces, des services… Au final, c'est une ville nouvelle qui devrait voir le jour au nord de Ngazidja. Les travaux devraient débuter d'ici six mois.

La holding donne apparemment des idées à ses concurrents. Le géant Dubaï World – dont la filiale Dubai Ports World est le troisième opérateur portuaire mondial – vient de racheter deux hôtels, le Galawa et le Maloudja pour 5 millions de dollars à l'Etat comorien. Une bouchée de pain. Les deux anciens édifices ont été rasés, et Dubaï World attend que l'assemblée de l'Union vote son agrément d'exploitation, accordé arbitrairement par le président Sambi, pour commencer les travaux. Enfin, des capitaux indiens sont à l'origine de la création de la toute nouvelle Exim banque, elle aussi située place de France.

L'afflux massif de ces capitaux étrangers oblige l'Etat comorien à définir le cadre juridique dans lequel il veut inscrire ces investissements étrangers, et nombreux sont ceux qui donnent de la voix pour prendre garde à ce que ces dispositions législatives garantissent un échange gagnant-gagnant.

 

La citoyenneté économique, une contrepartie politique exigée par ces généreux investisseurs ?

 

Tous les pays émergents ou en voie de développement, à plus forte raison insulaires, ont fait ou font l'objet des convoitises des capitaux étrangers. Cependant, ouvrir sans condition un pays aux investissements extérieurs comporte son lot de risques. La faiblesse de la structure étatique et juridique des pays en voie de développement est souvent favorable aux investisseurs cavaliers, qui profitent allégrement du manque de réglementation pour imposer leurs propres règles du jeu, au grand dam des populations locales. Blanchiment d'argent, plaque tournante de l'argent des trafics internationaux, multiplication des sociétés offshore au financement opaque, trop de pays insulaires (Bahamas, îles Caïmans, Jersey…)  ont monnayé leur développement à ce prix.

En ce sens, l'Union des Comores se trouve aujourd'hui à l'aube d'un rendez-vous important avec sa propre histoire. Cette semaine, les parlementaires détermineront, par les paraphes qu'ils apposeront sur le texte de loi sur la citoyenneté économique, ce qu'est un investissement et dans quelle mesure il donne droit à cette fameuse citoyenneté. Au delà d'édicter les critères et d'infléchir les conditions qui définissent un "partenaire économique", cette loi va indirectement modeler le paysage économique des Comores de demain, car elle contiendra, selon les recommandations d'un rapport préliminaire, "une législation attractive et sécurisante propice aux affaires".

 

Une confusion totale entre citoyenneté économique et encadrement juridique des investissements

 

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Pour certains, cette loi n'est qu'un outil que le gouvernement peut utiliser afin de lever des fonds pour réaliser des investissements structurels qui constitueront d'une part des avancées bénéfiques au confort de la population, mais aussi un gage de sécurité pour nombre d'investisseurs internationaux encore trop frileux. Monnayer, sous certaines conditions, la nationalité ou la citoyenneté est une technique qui a cours dans nombre de pays. Au Belize par exemple, pour obtenir cet avantage il suffit de consacrer 25% de son investissement dans un programme d'infrastructure nationale. Dans d'autres comme au Venezuela, il est demandé aux investisseurs de contribuer à des secteurs de l'économie locale, comme la pêche ou l'agriculture. Dans certains pays occidentaux, le versement d'une belle somme sur un compte longue durée peut aussi faire l'affaire. Dans le cas de l'Union des Comores, le projet dans sa forme originelle reste basique : vendre la nationalité. Une formule qui pourrait rapporter à l'Etat, selon des estimations du gouvernement, entre 100 et 300 millions de dollars.

La controverse autour de ce projet de loi, qui fait couler autant d'encre que de salive dans les trois îles de l'Union, est née de la proposition du président Sambi de vendre la citoyenneté économique à 4000 familles Bidounes, des apatrides koweïtiens (voir encadré), ce qui a suscité autant d'interrogations que d'inquiétudes. Interrogations d'abord, car pour beaucoup il s'agit de la contrepartie politique à la générosité de ces puissants acteurs économiques venus des pays du Golfe.

A CGH, on se défend de cette position : "Nous n'avons rien à voir avec cela. Ce projet de loi est arrivé deux ans après notre installation. Les gens font l'amalgame à cause d'une mauvaise communication politique sur ce dossier, ce qui nuit à notre image". Des affirmations relayées le 28 juillet dernier par l'ambassadeur du Koweït en Égypte, accrédité auprès de l'Union des Comores, qui a déclaré "qu'aucun officiel koweïtien n'a discuté avec des responsables comoriens sur le statut des Bidounes. Cette question n'a pas été soulevée ni par le ministre des Affaires étrangères koweïtien cheikh Mohammed Sabah Al-Sabah lors de sa visite en février, ni par l'ambassadeur".

Pourtant, les liens entre la holding et ces apatrides du Golfe seraient plus étroits qu'il n'y paraît. Selon un journaliste indépendant basé à Moroni, la délégation composée de 11 parlementaires qui se sont rendus au Koweït et à Dubaï du 10 au 14 octobre dernier pour une mission d'information aurait été totalement prise en charge par la CGH, qui aurait offert les billets d'avion et quelques cadeaux aux députés, comme des ordinateurs portables et des imprimantes.

D'après d'autres sources c'est effectivement le président Sambi qui, de sa propre initiative et ce au fil des rencontres qu'il a pu faire au cours de ses nombreux déplacements dans les pays arabes, aurait eu vent de la possibilité de vendre la nationalité, notamment aux apatrides du Koweït (voir encadré), pour renflouer les caisses de l'État.

 

L'affaire des Bidounes du Koweït sème la confusion

 

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Inquiétudes enfin, car l'intégration de 4000 familles pourrait mettre en jeu l'équilibre démographique, sociétal et religieux de Ngazidja. En effet, personne ne sait de qui il s'agit, et d'aucuns craignent que cette communauté, si d'aventure elle devait s'installer dans les trois îles de l'Union, ne vive en autarcie. Plus grave, certains redoutent une montée du prosélytisme car le chaféïsme, courant modéré de l'islam et pilier de la société comorienne, est considéré comme trop "laxiste" par ces populations arabes.

Pour mettre fin à ces appréhensions, le président Sambi a récemment annoncé qu'une clause de non-résidence serait greffée à l'obtention de la citoyenneté économique. Une proposition d'autant plus incohérente qu'elle contribue à attiser la confusion. Toujours est-il qu'a Moroni, aussi bien la classe politique que les milieux d’affaires émettent de sérieuses réserves, pour ne pas dire une réprobation, quant à la gestion pour le moins controversée de ce dossier par le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.

Il reste que c'est une commission parlementaire qui est chargée de vérifier les conditions d'accès à la citoyenneté économique. Ces conditions seront normalement évolutives dans le temps selon les besoins de l'Etat. Pour l'heure, trois conditions seulement sont arrêtées et doivent être requises pour voir votre demande aboutir : avoir un casier judiciaire vierge, justifier d'un emploi sur les dix dernières années, et ne pas faire ou avoir fait partie d'un groupe terroriste. Plus étonnant encore, le dernier amendement en date du texte stipule qu'un investisseur étranger ne peut détenir de foncier… La confusion entre citoyenneté économique et encadrement juridique des investissements semble désormais totale.

En attendant, le vice-président de la Comoro Gulf Holding, Ali Kazma, vient d'annoncer l'acquisition par le groupe de deux hélicoptères et le lancement de la phase d'étude d'un projet d'aménagement de la corniche de Moroni pour en faire un espace de commerces et de loisirs, et des intentions de venir prospecter… à Mayotte.

 

De notre envoyé spécial a Moroni, François Macone

 


 

Les Bidounes, ces apatrides du désert

La constitution koweitienne dispose que toutes les personnes sont égales devant la loi en matière de dignité humaine et de droits et obligations publics, et pourtant le statut légal de 110.000 à 150.000 résidents "bidounes" (apatrides) n’est toujours pas réglé. Les Bidounes sont des Arabes qui résident dans le pays, pour certains depuis plusieurs générations, mais ne sont pas en mesure de fournir ou n’ont pas fourni de documents déterminant leur nationalité.

Leur statut juridique incertain résulte de la création de l’état et de l’introduction de la notion de citoyenneté au sein des sociétés différentes et semi-nomades, où jusqu’il y a peu les déplacements continus des populations tribales par-delà les frontières des pays voisins étaient un fait admis. Les Bidounes du Koweït constituent le plus grand de ces groupes. Depuis le milieu des années 80, le gouvernement a discriminé les Bidounes dans des secteurs comme l’éducation, la santé, l’emploi et la mobilité.

En mai 2000, le gouvernement a introduit une législation visant à résoudre la problématique des Bidounes. Cette législation prévoyait d’étendre chaque année la citoyenneté à un maximum de 2.000 Bidounes respectant certains critères. Cependant, face à la lenteur du processus d'intégration et aux réticences de l'Etat koweïtien, de nombreux apatrides fortunés cherchent à monnayer l'octroi d'une nationalité. Des pays comme le Canada, les États-Unis, le Venezuela et bien d'autres encore proposent d'acquérir la nationalité, la citoyenneté ou un permis de résidence à vie, en contrepartie d'un investissement, d'un dépôt bancaire ou de manière générale un "effort financier".

L'assemblée de l'Union des Comores examine en ce moment une loi qui doit fixer les conditions de l'octroi de la nationalité à 4000 familles Bidounes, qui seraient prêtes à débourser 100 à 300 millions de dollars américains pour obtenir la "citoyenneté économique comorienne", une somme qui tomberait directement dans les caisses de l'Etat.


Des exemples de développement basés sur les investissements étrangers

L'île Maurice, indépendante depuis 1968 et totalement souveraine depuis l’adoption du statut de République en 1992, a su, au cours de sa jeune histoire, opérer une mutation économique majeure. Du déclin effectif de la culture sucrière et celui annoncé de l'industrie textile, les autorités insulaires ont promu l'explosion du tourisme de masse et la diversification des activités offshore : banques, assurances, services financiers… Cependant, le salaire moyen reste faible (130 € par mois) comparée au niveau structurel de l'économie locale.

Les Bahamas ont structuré leur économie autour du tourisme et des banques offshore. Le tourisme compte à lui seul pour 60% du PIB et emploie directement ou indirectement la moitié des personnes en âge de travailler de l'archipel. Les Bahamas reçoivent surtout des visiteurs venus des États-Unis. Une augmentation permanente de la capacité d'accueil et un décollage des constructions de nouveaux hôtels, de centres de vacances et de résidences, grâce aux capitaux et aux investissements étrangers, ont permis une augmentation du PIB ces dernières années. Cependant, l'industrie, peu développée, et l'agriculture réunies ne contribuent qu'à un dixième du PIB et ne progressent que faiblement. En 2007, le PNB par habitant atteignait 15.200 dollars.

Des pays en voie de développement comme le Zimbabwe, l'Algérie, la Côte d'Ivoire ou encore Madagascar ont également eu recours aux investissements étrangers, avec des conséquences plus ou moins heureuses. Les transferts de capitaux ont permis de développer et de structurer certains pans de l'économie, mais l'absence ou le manque d'encadrement juridique autour de cette nouvelle manne financière, imputée à la défaillance des états ont souvent introduit une concurrence déloyale entre les acteurs locaux et étrangers, à un délabrement du tissu de l'entreprenariat local et une corruption accrue qui a contribué à l'abandon généralisé des manettes politiques par les élus nationaux.

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