L’élection du conseil municipal de la commune de Mamoudzou a eu lieu samedi. L’organisation de cette cérémonie avait été commencée la veille, car il fallait s’attendre à accueillir beaucoup de monde. Ce fut le cas le jour J, des centaines de personnes étaient venues suivre de près l’installation du nouveau maire et ses adjoints. Des chapiteaux étaient installés devant l’hôtel de ville. Le public venu nombreux pouvait suivre le déroulement des élections depuis l’extérieur, car des haut-parleurs étaient également installés pour la transmission en direct du débat.

Mamoudzou étant la commune la plus peuplée de l’île avec plus de 57 000 habitants est gérée par un conseil municipal de 45 élus.
La liste élue le dimanche 30 mars, celle du « Rassemblement, l’Ame, MDM » et menée par Mohamed Majani compte 31 personnes. Les deux dernières listes, celles respectivement conduites par Chihaboudine Ben Youssouf et Abdourahamane Soilihi, comptent chacune 7 élus.

La veille, une réunion a eu lieu à la permanence de l’UMP. Il était question d’arrêter et donner la « consigne officielle » de vote aux 7 élus du parti qui font partie intégrante du nouveau conseil municipal. Le groupe UMP avait décidé de présenter un candidat, en la personne de Said Assane Mboiboi. « C’est aussi une manière de ne pas prendre part aux manoeuvres qui tendent à contrecarrer la volonté des électeurs », argumentait le conseiller général UMP du canton 2 sur les réseaux sociaux.
La même consigne a été donnée aux élus de l’Union pour le renouveau de Mayotte conduit par Chihab.

De l’autre côté, celui de Mohamed Majani, les discussions étaient très difficiles. Certains osaient même parler de trahison. Les électeurs ont été floués, car les trois listes qui ont fusionné pour gagner les élections à Mamoudzou ne s’entendent plus. Le partage des postes des adjoints, tout en respectant la parité, semble avoir été la tâche la plus difficile, la goutte d’eau qui a fait renverser le vase.

Le Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM) conduit par Dinouraine M’colo Mainty a été écarté de la fusion majoritaire.
Mohamed Majani dira que la tête de liste MDM lui a tourné le dos après les élections de dimanche 30 mars. Dinouraine M’colo Mainty déclare la même chose. Que s’est-il vraiment passé ? Et qui croire ?

Selon un élu de Mamoudzou, de la liste l’Ame, donc de la nouvelle majorité, avoue que les discussions ont été difficiles et tout a été décidé vendredi soir. Dans la rue, cette « trahison » était attendue, car la population se demandait toujours comment des listes au départ « massédwane » (composées d’élus de différents partis et ne partageant pas les mêmes convictions politiques) et qui ont en plus fusionné pour gagner les élections allaient pouvoir s’entendre et travailler ensemble. En même temps, certains observateurs disaient qu’il est très difficile de gérer une commune à trois et qu’on gouvernerait mieux à deux.

Samedi matin, vers 8 heures, tout semblait être joué, car les élus du Rassemblement et de l’Ame avaient passé la nuit ensemble, à Bouéni, au sud de l’île. Ces derniers étaient injoignables.
Les trois autres listes – à savoir l’Union, l’UMP et le MDM – se sont retrouvées samedi matin et ont essayé de constituer une majorité.
La tâche était difficile puisque les élus du MDM étaient divisés. La tête de liste originaire de Passamainty nous indiquera qu’un élu MDM de M’tsapéré lui avait ouvertement dit qu’il allait voter pour Majani.

Les candidatures de Mohamed Majani pour le « Rassemblement et l’Ame » et de Dinouraine M’colo Mainty pour le MDM, l’Union et l’UMP au poste de maire ont été déclarées.

L’élu de Kawéni, Mohamed Majani est élu maire de Mamoudzou à 25 voix contre 20 pour le désormais chef de file de l’opposition. Bacar Ali Boto (Ame) et Mohamed Moindjié (Rassemblement) sont respectivement élus premier et deuxième adjoints au maire.

 

Rafik