La question des rythmes scolaires est toujours au centre de la table des négociations, mais aucune avancée significative n’a été enregistrée à quelques jours de la rentrée.
En 2013, deux communes “pilotes” se sont risquées à appliquer la réforme du précédent ministre de l’Éducation, Vincent Peillon. Ils s’y sont cassé les dents.
À Bandraboua, le charismatique maire socialiste, Fahardine Ahamada, réélu en 2008, espérait remplir un troisième mandat, fort d’une gestion saine et d’un bilan correct. La question des rythmes scolaires lui a été fatale.
À aucun moment les moyens mis en place par la mairie ne se sont révélés suffisants pour atteindre les objectifs en matière de nutrition, de surveillance et d’activité des élèves lors des temps de latence pédagogique.
Résultat : les parents ont levé des mouvements de blocages intempestifs, et les conversations villageoises ont pesté contre “le manque de dialogue” du maire, une porte dans laquelle l’opposition, pourtant désorganisée, s’est engouffrée pour finir pour lui dérober l’hôtel de ville lors des élections de mars dernier.
Plus prudent, Mouhamadi Soulaïmana, le maire (UMP) de Mtzamboro, avait lancé une phase de discussion avec les parents en début d’année. S’il a enregistré moins de couacs que son confrère de Bandraboua, le maire de Mtzamboro n’a pas vaincu les réticences des parents nées de ces changements majeurs dans la vie scolaire mahoraise.
Cette année, la plupart des communes ont l’obligation de mettre en place ces rythmes scolaires.
Elles reçoivent pour cela une compensation de l’état de l’ordre de 94 euros par enfant et par an.
Mais beaucoup d’élus se lamentent déjà de cette “misère”, qui ne sera en plus pas pérenne dans le temps.
À Mamoudzou, la mairie s’active pour mettre en place les rythmes scolaires là où cela sera possible, en raison des rotations nombreuses dans les écoles de la commune. Une enveloppe de 288 000 euros sera versée par l’État en deux fois pour accompagner le nouveau dispositif.
À Tsingoni, la mise en place des rythmes scolaires est fortement improbable, en raison des rotations qui s’appliquent dans les huit écoles de la commune. Une application village par village en fonction des possibilités n’est pas non plus envisageable en raison des mécontentements et jalousies que cela pourrait susciter. Dans le calendrier la mairie évoque fin septembre ou octobre pour sa mise en place, sans parler des moyens. Mais cela reste tout de même très théorique.
Ce sont ces inquiétudes que relaie le principal syndicat de Mayotte. À ce titre, Rivo pourrait très bien saisir l’opportunité de la visite de François Hollande pour lui rappeler ses présidentielles promesses de mars 2012. Le syndicaliste avait eu alors l’oreille attentive du candidat, pas sûr qu’il obtiendra, après-demain, celle du président.
Adrien Theilleux
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