Dans une déclaration à la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, samedi 30, la ministre Annick Girardin a annoncé une reprise des vols commerciaux vers Mayotte dans la seconde partie du mois de juin. Un retour à la normale progressif, accompagné d’un nouveau protocole sanitaire.
Samedi 30 mai, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, répondait aux questions de la délégation des Outre-mer de l’Assemblée nationale sur les mesures de déconfinement annoncées par le premier ministre Édouard Philippe. L’occasion pour elle d’annoncer une vraisemblable reprise des vols commerciaux vers Mayotte “sans doute” à partir de la seconde partie du mois de juin.
Une reprise qui sera progressive, à l’instar de tous les autres territoires ultramarins, mais aussi accompagnée de mesures sanitaires applicables dans les autres DOM. Ce protocole nouveau consiste à réaliser des tests Covid-19 dans les 48 heures précédant l’embarquement, à effectuer une période d’isolement de sept jours – et non plus quatorze – à l’arrivée, en l’accompagnant d’un nouveau test qui permettra, selon les résultats de ce dernier, d’assouplir les conditions de cette “septaine”. Et si le dispositif n’est pour le moment “pas encore validé par le conseil scientifique, nous allons le faire très rapidement”, a assuré Annick Girardin, qui attendait par ailleurs le décret qui permettra d’imposer ces tests aux voyageurs concernés.
D’autres vols auront lieu avant cette reprise, mais seront destinés à ramener les Mahorais désireux de revenir sur le territoire : “Nous avons 1.314 étudiants qui souhaitent rentrer, et un recensement mené par la délégation de Mayotte à Paris qui nous indique que 87 Mahorais (non-étudiants, NDLR) souhaitent revenir aussi. Un avion sera mis en place en direction de Mayotte avant la mi-juin, j’espère autour du 8 ou 9 juin”, a confirmé Annick Girardin, faisant référence au décret suscité, permettant d’effectuer des tests avant l’embarquement
Des compagnies inquiètes
Une reprise bienvenue et attendue par les usagers, mais aussi par les compagnies aériennes desservant l’Outre-mer, qui attendaient une réponse et de la visibilité. La veille en effet, les dirigeants d’une dizaine de ces compagnies étaient entendus par une commission du Sénat afin qu’elles expriment leurs difficultés. Impactées par deux mois de restriction, leurs craintes quant à la pérennité de leur activité sont réelles. Parmi elles, Air Austral, représentée par son secrétaire général, Dominique Dufour. Avec “95 % d’activité en moins”, la société a souffert malgré les dispositifs de soutien mis en place par l’État et le soutien de son actionnaire principal, la société mixte d’économie Sematra qui lui a permis d’obtenir un prêt garanti par l’État “et donc d’avoir un peu de visibilité pour tenir les mois qui viennent”. Pour les mois qui viennent, oui, mais après ? “Tenir et survivre sont une chose, mais vivre est quand même ce qui nous préoccupe le plus”, a avoué le responsable. “Ce qui nous pose problème aujourd’hui, à nous compagnies aériennes, c’est que l’on n’a aucune visibilité sur la sortie de cette crise et sur comment nous allons pouvoir programmer un retour à la normale. Et ce retour à la normale, il est vital parce que les prix garantis par l’État, cela reste des prêts qu’il va falloir rembourser dans un contexte où on nous annonce que le retour du passager à bord va être très progressif. C’est [ce retour à la normale] qui fera que, malgré la situation d’urgence, la pérennité de nos entreprises pourra être assurée.” Et d’ajouter que “si Air Austral n’existait plus, cela serait une vraie catastrophe pour l’ensemble des territoires français de l’océan Indien. (…) On permet aux voyageurs de La Réunion de se projeter sur tout l’océan Indien, de même que pour Mayotte on permet de créer le lien entre La Réunion et Mayotte. Cela serait également une catastrophe économique”.
Le député Kamardine se réjouit de l’annonce
Dans un communiqué envoyé à la presse, le député Mansour Kamardine s’est satisfait des annonces faites par la ministre des Outre-mer à la délégation du même nom à l’Assemblée nationale. “Le cauchemar que vivent les centaines de personnes bloquées entre la Métropole et Mayotte depuis plus de deux mois va enfin prendre fin”, écrit l’élu en référence au retour des Mahorais de métropole qui souhaitent rentrer à Mayotte. Quant au protocole mis en place, le député le juge “à la fois plus sure et plus souple : un test avant le départ et un confinement à domicile à l’arrivée ramené à 7 jours. Je me félicite que les demandes formulées par les élus aient été entendues et me réjouis de l’annonce de la reprise prochaine et au fur et à mesure des vols commerciaux selon des procédures qui permettront à nos familles et aux étudiants de voyager plus facilement de et vers Mayotte et la Métropole et de participer à la relance de l’économie et de l’emploi.”
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