Depuis, un courrier aurait été envoyé au gouvernement afin d’inscrire le lagon sur la liste française des prochains candidats à ce sésame, appelée liste indicative. Aujourd’hui, elle comporte déjà 38 sites, dont les bouches de Bonifacio ou les Iles Marquises.
Un dossier d’inscription très complet doit ensuite être monté qui sera évalué par trois organismes : l’Union mondiale pour la nature (UICN), le Conseil international des monuments et des sites (Icomos) et le Centre international d’étude pour la préservation et la restauration des biens culturels (ICCRO M). Une fois qu’un site a été proposé et évalué, c’est au Comité intergouvernemental du patrimoine mondial, qui se réunit une fois par an, de prendre la décision finale. Une démarche longue et compliquée, qui peut prendre entre 8 et 10 ans pour aboutir.
Samedi matin, une conférence sur l’inscription du lagon de Mayotte au patrimoine mondial de l’humanité avait été organisée dans la salle du cinéma Alpa Joe. Animée par Cris Korjee, cette réunion a rassemblé une quarantaine de personnes et vu intervenir Houlam Chamssidine, Jack Passe, le jeune géographe Saïd Hachim ou encore Michel Ahamed du Comité du tourisme.
Les intervenants se sont surtout succédé au micro pour rappeler la beauté et le caractère exceptionnel du lagon de Mayotte sans oublier les menaces, humaines et naturelles, qui pèsent sur les écosystèmes.
Arrivé plus de 2h en retard, Younous Omarjee, qui était à l’origine de cette idée, a voulu assurer : « Cette proposition n’est pas un coup électoral ».
Il a aussi affirmé : « Cela peut faire sortir de l’ombre des travaux et études déjà conduits qui ne sont pas entendus et l’objectif immédiat sera surtout de rassembler toutes les énergies vers un but qui nous rend plus grands, plus fiers ». Une affirmation réitérée par Daniel Zaïdani : « Cette démarche nécessite le soutien et l’adhésion de tous ». Y compris considérant qu’un éventuel classement est contraignant, notamment en termes de projets d’aménagement pour le futur.
Reste que l’initiative est intéressante et l’on ne peut qu’imaginer les retombées en termes de notoriété et d’attractivité qu’un tel classement serait susceptible d’apporter à Mayotte.
On peut néanmoins regretter les approximations de la réunion, parfois même sur le plan scientifique, l’absence totale de calendrier ou de pistes de travail, mais aussi de comparaison avec d’autres territoires étant passés par toutes ces étapes.
JD
Les sites classés
La France a ratifié la convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel en 1975. Les premiers inscrits sur la liste du patrimoine mondial l’ont été en 1978. En tout, 981 sites sont répertoriés par l’UNESCO dont 759 culturels et 193 naturels, les autres étant mixtes parmi lesquels la France compte 36 sites.
À la Réunion les pitons, cirques et remparts sont classés. C’est aussi notamment le cas du lagon de Nouvelle-Calédonie, labellisé en 2008.
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