Les sénateurs mahorais défendent la ZEE de Mayotte

La France possède d’énormes zones exclusives économiques (ZEE), un espace maritime qui en fait le deuxième plus grand au monde avec 11 millions de km² de superficie. L’Outre-mer apporte une superficie non négligeable et Mayotte y contribue à la hauteur de 74 000 km².

À Mayotte, comme ailleurs en Outre-mer, c’est sur cette zone maritime que le développement économique peut se faire. Chez nous, le secteur porteur est l’aquaculture, puisque notre île est le principal producteur ultramarin de poisson d’aquaculture (150 t annuelles contre 60 t à la Martinique ou 10 t à Tahiti), mais la pêche est également un domaine à ne pas négliger.

Abdourahamane Soilihi a dans son intervention rappelé que le parc naturel marin avait pour objectif notamment de faire cohabiter » les différentes activités maritimes dans le respect des objectifs de conservation du patrimoine naturel marin de Mayotte. » Toutefois, il s’est indigné contre l’absence de dispositifs permettant de bâtir une flotte de pêche industrielle à Mayotte.
« L’interdiction de toute aide à la construction des navires est un non-sens en outre mer où les ressources halieutiques sont abondantes, mais sous-exploitées.
Je propose donc que toutes les voies d’analyse et d’expertise en soient étudiées, pour amorcer ce tournant crucial, cher au département de Mayotte.
J’insiste sur ce point majeur qu’est le besoin de promouvoir l’activité de pêche, moyennant des équipements adéquats susceptibles d’offrir au nouveau département des perspectives d’avenir et d’évolution.
Mais encore faut-il que des offres de formation soient mises à profit, pour mieux asseoir une nouvelle politique dont la jeunesse mahoraise en serait l’épicentre » a-t-il déclaré. L’ancien maire de Mamoudzou a également demandé au gouvernement de faire en sorte de structurer la pêche ultra-marine et mahoraise, car il trouvait injuste que des bateaux immatriculés à Mayotte sillonnent la ZEE de notre île, y pêchent des poissons et les débarquent aux Seychelles.

Le sénateur Thani Mohamed Soilihi a pour sa part enjoint le gouvernement à faire part de fermeté pour faire respecter la souveraineté territoriale de la ZEE à Mayotte. En effet, les Comores ont donné des autorisations d’exploration maritime à des compagnies pétrolières dans un espace qui empiète sur la ZEE française.

« Une telle décision pourrait comporter une perte nette de richesse pour le 101ème département français. Par ailleurs, elle tend à renforcer les prétentions comoriennes sur cette île française, ou tout au moins sur son espace maritime. Cette insécurité juridique est également de nature à décourager les investisseurs d’engager des projets dans cette zone » a-t-il signalé.

Le sénateur Thani a également demandé à ce l’administration des îles Glorieuses soit transférée de la Réunion à Mayotte puisque la ZEE de Mayottes est limitrophe de celles des Glorieuses.
Enfin, il a demandé au gouvernement que Mayotte intègre de plein droit la Commission de l’océan Indien, à l’instar de la Réunion.
« Il est regrettable que Mayotte ne soit pas directement représentée au sein de la Commission de l’océan Indien (COI). Cette organisation oeuvre pour bâtir des projets régionaux de développement durable afin de préserver les ressources naturelles dont les populations des cinq pays qui la composent dépendent fortement. Il apparaît donc légitime et indispensable pour ce département de pouvoir, comme le fait la Réunion, défendre ses intérêts insulaires.

La visite de François Hollande aux Comores le 26 et à Mayotte le 27 juillet sera déterminante pour faire avancer l’ensemble de ces dossiers.
Il en va de la souveraineté de la France » a-t-il conclu.

F.S.

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