Ce weekend à Chiconi, les artisans étaient venus nombreux des quatre coins de l’île pour exposer leurs savoir-faire, leurs gestes. Cette deuxième édition est un succès, à en croire les félicitations que reçoit le porteur du projet Saïd Gaba.
Contrairement à l’année dernière, le lieu a été délocalisé vers le front de mer de Chiconi, avec une vue imprenable sur la baie. Un site approuvé par la commission de sécurité. Un site qui réjouit également les nombreux visiteurs et acheteurs de ce jour.
Le public a répondu présent, pour ce grand moment de communion avec la tradition et l’artisanat mahorais.
Menuisiers, couturier, producteurs de vanille, producteurs de fleurs, fabricantes de poterie, fabricant de gaboussa et autres cuillères en bois, bijoutiers, vendeurs de achards, masseuse, brodeuses… Il y en avait pour tous les goûts.
Parmi les doyennes de la ville, il y a Moinecha Hamada et sa soeur Tavavi. Elles exposent leur art. Elles fabriquent des pots, des marmites en argiles et de moules à gâteau en argile rouge. Une pratique apprise auprès de leur mère et qu’elles voudraient bien transmettre également mais elles manquent de stagiaires. Avis aux amateurs…
Ces vieilles dames font des colliers pour les mariés, font de la vannerie typiquement mahoraise et fabriquent également du tany fotsy, de la patte d’argile blanche, indispensable pour les cérémonies de rombou (animisme).
Un peu plus loin, sous un autre chapiteau, tout doucement Ali, fils du grand Kolo Assane joue discrètement de la gaboussa. Ah la loi de la génétique… Le jeune homme d’une vingtaine d’année marche sur la droite ligne de son illustre père et réussit à se faire un prénom. Il expose des cuillères en bois, des mortiers, des pirogues miniatures. Et il est possible de commander de la gaboussa dit-il.
Quelques minutes plus tard, lui et ses camarades montreront également leur geste en formant un petit groupe, ils jouent du djembé, en chantant des vieilles comptines mahoraises. Ali, les yeux rivés sur sa gaboussa, gratte.
Malgré le soleil, les enfants bien habillés pour l’occasion, courent un peu partout, sous les regards bienveillants des parents, il y règne une ambiance de fête. Des repas à base de riz avec romazava, ou papaye verte au coco et poisson sont vendus pour le déjeuner. En dessert, il est possible d’acheter de la canne à sucre, de jacques ou du bwantam (un gâteau salé à base de riz et coco).
Le tout se termine par une séance de fitness géante à la place Scotram ou petits et grands ont pu se déhancher, tout en se maintenant en forme. Un franc succès ce festival du geste et rendez-vous est donné pour l’année prochaine.
Kalathoumi Abdil-Hadi
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