Mis aux enchères, les Salama Djema I et II ainsi que le pont motorisé S 201 ont été vendues ce lundi. Les navires vogueront vers Madagascar où deux sociétés ont remporté les offres. Une plus-value de l’ordre de 583.000 euros pour le Département qui va permettre au service de transport maritime de poursuivre ses chantiers en cours.
Ce n’est qu’un au revoir… Bon nombre d’habitants rêvaient de voir ces monuments rester dans le giron mahorais, mais il n’en sera finalement rien ! Ce lundi était la date limite pour faire une enchère dans l’espoir de s’octroyer trois navires mis en service à la fin des années 80. Au total, pas moins de treize offres complètes ont été soumises au service de transport maritime. « Les investisseurs intéressés ont fait une proposition de prix sous pli fermé », souligne Jean-Luc Davatchi, le directeur technique. La commission d’attribution qui s’est tenue ce mercredi a décidé d’envoyer les bijoux de famille vers Madagascar. « Certaines personnes pensaient que le Département devait étudier des dossiers. » Que nenni. La collectivité pouvait simplement se réserver le droit de refuser la vente si le montant proposé était trop éloigné de la valeur réelle.
Et c’est une société mauricienne située à Majunga qui a raflé la mise pour la Salama Djema II, qui aura le loisir de sillonner la baie de Betsiboka pour se rendre jusqu’à Katsepy. « Elle va peut-être venir en soutien [des boutres] », nous souffle-t-on du côté du STM. Mais ce n’est pas tout, l’entreprise a également remporté le pont motorisé S 201, qui permet de transporter de la marchandise, des containers et des engins. « Il peut aller dans des zones où il n’y a pas de port. Avoir un bâtiment qui peut beacher est très utile. Ça correspondrait à ce que fait la Mahoraise III qui est déjà là-bas. » Prix de cette double opération : 502.000 euros. Concernant la Salama Djema I, son destin s’orientera plus au nord, vers Nosy Bé. Une société malgache se l’est approprié pour 81.000 euros. Avec vraisemblablement comme intention de réaliser des liaisons entre Hell-Ville et Ankify.
Une enchère qui va entraîner d’autres ?
Si le montant total perçu par le conseil départemental peut paraître insuffisant vu les estimations initiales, Jean-Luc Davatchi se montre relativement satisfait de la somme globale. « Ça reste un prix honnête pour la SD1, mais on a été assez épatés par la valeur atteinte pour les deux autres. » D’autant plus que ces deux transactions viennent clôturer un dossier vieux de trois ans… Une fois la facturation lancée par le trésorier payeur départemental, les acquéreurs ont une dizaine de jours pour s’acquitter puis un mois pour libérer l’emplacement à proximité d’Issoufali. Ce qui permettra alors à Polé et à Karihani de pouvoir mouiller en bonne et due forme.
Et à en croire le directeur technique, le service de transport maritime ne compte pas s’arrêter là. « L’idée est d’essayer aussi de se débarrasser des SD III et IV. Mais j’ai peur qu’il faille attendre deux ans de plus pour espérer cette deuxième vague. » En attendant cette possibilité, les habitants les plus nostalgiques pourront saluer une dernière fois ce patrimoine maritime, qui aura définitivement marqué les esprits, avant de le voir voguer vers de nouvelles aventures chez nos voisins malgaches.
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