Il était question de discuter du statut des cadis et de réaffirmer leurs missions et leurs attributions dans le département qui dépense chaque année près de 3 millions d’euros pour la justice musulmane. En effet, les cadis ont soumis, il y a de ça un an au président du département, une proposition d’organisation. Ils ont fait valoir que tous les acteurs rencontrés, Etat, parlementaires ont approuvé leur projet.
En conséquence, ils attendent de la part des élus, qu’un projet de délibération voit le jour afin de statuer de leur sort en session plénière. Selon eux « il est grand temps de les (les cadis NDLR) réinstaller dans le département et selon une configuration adaptée et autorisée par la loi ». On se souvient que ces derniers se plaignaient début 2013, du flou entourant leur fonction.
De cette délibération, découlerait « le positionnement de leur profession », social ou institutionnel. Par ailleurs, les cadis souhaitent plus de précisions sur le plan de formation les concernant. Ils s’inquiètent ainsi de leur reclassement et de celui de leurs agents, estimés à plus d’une centaine. Enfin, ils réclament plus de moyens en terme de fournitures de bureau afin de « mener à bien » leurs activités.
En 2012, le rapport Mensia, un audit interne commandé par le CG, indiquait que le coût de l’institution cadiale s’élevait à 2,9 millions d’euros par an pour la collectivité, un budget qui n’a pas connu de changement significatif depuis. Il mentionnait alors 115 agents (dont 111 agents de catégorie c) pour le service de la justice musulmane « dont les missions ont été supprimées par ordonnance en 2010 ».
Le rapport pointait du doigt le fait que ces derniers « n’exercent aujourd’hui (en 2012 NDLR) plus aucune mission pour le compte du conseil général et n’ont aucun rattachement hiérarchique au sein de la collectivité ». Bien entendu, leur utilité sociale reste indiscutable, mais le champ de leur intervention est réduit à la portion congrue par le caractère intrinsèquement laïque de la République française.
Deux ans plus tard et malgré les demandes répétées des cadis, force est de considérer que le conseil général s’avère toujours incapable de répondre à leurs attentes et de leurs attribuer une vraie fonction, dans la médiation sociale ou autre. Pourtant, ces dignitaires religieux réclament juste le droit d’accomplir un travail effectif en échange de leur salaire.
Adrien Theilleux
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