L’affaire s’est produite en juin dernier à Kawéni. Ce soir-là, Monhidine tente avec deux comparses Hicham et Assani de cambrioler un entrepôt de matériaux. Ils ramassent des tuyaux en métal.
Mais les policiers, alertés par un gardien interviennent. Les jeunes hommes s’enfuient, mais l’un d’eux, Assani est attrapé par l’un des agents, il se retourne et lui assène un coup de poing au visage. Un autre agent dégaine alors son arme et tire plus haut sur le toit en direction de Monhidine et le touche au torse. Par la suite il s’avère que la balle est passée non loin du corps, traversant l’épaule avec pas moins de 4 ou 5 impacts. Le juge rieux parlera d’un « miraculé ».
Le cas est délicat car le policier a fait l’usage de son arme de nuit, dans un entrepôt non éclairé. Selon ses dires, il aurait été heurté par une pierre à la tête et aurait riposté par un tir unique. Or, les médecins ne lui ont prescrit aucun jour d’ITT et le dossier ne relève même pas de plaie à la tête, selon l’avocate du prévenu, maître Ghaem.
Les enquêteurs de la police scientifique ne retrouveront d’ailleurs pas les galets utilisés comme projectiles décrits par les policiers. Le jeune homme a d’ailleurs porté plainte, mais l’affaire a été classée sans suite par le parquet qui a jugé le tir comme relevant de la légitime défense.
Pour autant Monhidine n’est pas un saint. Déjà « admonesté » par la justice lorsqu’il était mineur et suivi par la Protection judiciaire à la jeunesse, le jeune homme âgé de 19 ans a un parcours chaotique fait de chapardages. Retrouvé caché dans un réduit à cause du sang qui s’écoulait de sa plaie, le voleur s’enfuit de l’hôpital après son intervention chirurgicale. Il est à nouveau interpellé le 28 juillet lors d’un nouveau cambriolage et jugé en comparution immédiate. Il écope d’un an de prison ferme avec sursis.
Or, les juges ne peuvent pas tenir compte de cette condamnation car elle concerne des faits postérieurs à ceux déjà jugés. Le jeune homme devait sortir de détention en mai 2015. Finalement, il a été condamné, ainsi que son complice, à une peine de deux ans de prison assortie d’un an de sursis, soit une peine identique à celle qu’il a obtenue lors de sa mise en détention en septembre.
A.T
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