Le mot Barger, attendra avant d’entrer dans le dico

Le collectif fondateur et organisateur de la Dictée Bolé ne ménage pas ses efforts pour que Mayotte avance et ne soit plus considéré comme un département à part. En témoignent leurs actions menées l’année dernière et qu’ils ont décidé de dévoiler au grand jour aujourd’hui.

Si le mot « barger » est entré dans le langage courant à Mayotte, il n’est pas encore près d’être introduit à l’Académie française. En effet, BTM a contacté en novembre dernier la célèbre institution garante de la langue française pour lui demander d’intégrer le verbe que tout habitant de Mayotte a adopté, dans le dictionnaire. Ici, on dit bien souvent : « je barge pour la Grande Terre », ou alors « j’ai bargé mon véhicule aujourd’hui ». Aussi, voici en substance une expression locale très courante : « qui ne barge pas, n’est pas mahorais », argumente le collectif.

Mais les « immortels » comme sont surnommés les académiciens, ne l’ont pas entendu de cette oreille. La réponse de Patrick Vannier de l’Académie fut sans détour: « barger est pour l’instant trop rare pour figurer dans un dictionnaire général comme celui de l’Académie française ». Même si ce dernier conçoit que le verbe « est bien formé et qu’il a l’analogie de couple comme canot/canoter », cela reste insuffisant pour figurer dans le prestigieux dictionnaire.

BTM serait peut-être plus inspiré d’aller frapper à la porte du Petit Robert ou du Larousse, des dictionnaires plus ouverts à la nouveauté orthographique. En témoigne l’année dernière, l’entrée de termes issus de l’argot juvénile actuel comme « bolos », « selfie » ou encore « beuh ». Le mot « barger » pourrait donc lui aussi avoir sa place dans ces dicos populaires. En guise d’encouragement l’Académie française suggère au collectif de continuer d’utiliser le mot « barger ». « S’il se répand largement, il entrera probablement dans les dictionnaires d’usage », conclut-elle. Partant de ce principe, il faudrait que les 60 millions de personnes que compte la France viennent faire un tour dans l’île aux parfums…

Le Bon Coin Mayotte, ce n’est pas pour tout de suite

Autre échec pour le collectif, sa tentative de convaincre le fameux site de petites annonces leboncoin.fr d’ouvrir une section mahoraise sur sa plateforme. En effet, de nombreuses personnes venant ou ayant vécu à la métropole souhaiteraient pouvoir utiliser ce site à Mayotte comme le montre la création d’une page Facebook, Le Bon Coin Mayotte par des nostalgiques. « Nous avons sollicité leboncoin.fr pour simplement ajouter l’île à leurs base de données », explique un membre de BTM. Le site s’est contenté de répondre qu’il ferait remonter leur doléance à la direction. Quelques semaines après, le collectif contacte par téléphone le siège social du site internet mais la réponse fut négative une fois de plus. « Nous trouvons cela aberrant que le 101ème département n’y figure pas. Pour eux Mayotte n’est pas vraiment un département à part entière », estime Bouge Toi Mayotte.

Ce n’est donc pas demain la veille que ce territoire jouira d’une reconnaissance digne de ce nom de la part de la métropole. En attendant, il n’est pas interdit à l’heure actuelle d’utiliser le mot « barger » fort heureusement et quant aux petites annonces dans l’île, vous pouvez trouver une diversité d’offres actuellement sur le site de Mayotte Hebdo qui propose un service équivalent à celui du Bon Coin.

GD

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes

À la Une